Simone Gbagbo était à la levée de deuil d’Aboudramane Sangaré, ce 3 novembre 2019. À cette occasion, l’ancienne première dame a fait une confidence sur le « gardien du temple » du FPI.
Sangaré à Simone Gbagbo « Je me sens fatigué, poursuivez le combat…»
3 novembre 2018 – 3 novembre 2019, cela fait un an que Sangaré Aboudramane s’en est allé pour le pays de l’éternité, laissant ses camarades du Front populaire ivoirien (FPI) en plein combat pour la reconquête du pouvoir d’État. Cette séparation que certains frontistes ont jusque-là du mal à admettre était d’autant plus brusque que personne ne l’avait vu venir. Du moins, pas pour l’instant. Et pourtant, la réalité est là, et il faudra bien s’en accommoder.
Simone Gbagbo, qui fait partie des dernières personnes à avoir conversé avec le compagnon de Laurent Gbagbo, était, ce dimanche 3 novembre 2019, au domicile du défunt pour la levée de deuil. L’occasion fut donc opportune pour la 2e Vice-présidente du FPI de lever le voile sur le dernier message que l’ancien ministre des Affaires étrangères de Gbagbo lui a transmis.
« Quand Sangaré partait dans cette clinique d’où il n’est plus sorti vivant, je suis sure qu’il ne savait pas qu’il partait mourir. En tout cas à moi, il n’avait pas dit qu’il allait mourir », a déclaré Simone Ehivet Gbagbo, avant d’ajouter : « Il m’a dit « Je suis un peu fatigué. Alors, je vais aller me reposer quelque part. » Il ne m’a même pas dit « Je vais à l’hôpital, je vais me faire soigner. » Il a dit « Je me sens fatigué. Pendant toutes ces années où vous étiez en prison, j’ai tenu la barre. Mais maintenant que vous êtes sortis, maintenant que tu es sortie, maintenant qu’Assoa Adou est sorti, maintenant que Lida Kouassi Moïse est sorti, maintenant que vous êtes dehors, je voudrais aller me reposer quelques jours ». »
Mais très intriguée par cet au revoir qui s’apparentait vraisemblement à un adieu, elle le questionna : « Tu vas te reposer combien de temps ? » Et lui de répondre : « J’en aurais pour à peu près une semaine. » La suite, on la connaît. Ce congé d’une semaine va se muer en éternité.
Mais « pour faire entrer Aboudramane Sangaré dans la plénitude de sa joie et de son bonheur », Simone Gbagbo a appelé ses camarades de l’opposition à sortir du deuil et à « réaliser cette vision qu’il avait de construire un Front populaire ivoirien encore plus fort, pour mener une lutte de libération de la Côte d’Ivoire de façon encore plus déterminée. »