Près de 20 ans après, Henri Konan Bédié revient sur le coup d’Etat militaire qui l’a évincé du pouvoir. A en croire le président du PDCI, le général Robert Guéi n’est nullement l’auteur de ce premier coup de force qu’a connu la Côte d’Ivoire.
Coup d’Etat de 1999, Henri Konan Bédié fait de grosses révélations
23-24 décembre 1999, des militaires ivoiriens descendent sur la ville d’Abidjan, s’adonnant à des parades militaires et des tirs sporadiques qui ont traumatisé les Ivoiriens. Henri Konan Bédié venait ainsi d’être déposé par des militaires, avec à leur tête, le général Robert Guéi.
Le général putschiste avait alors installé un Comité national de salut public (CNSP) qui a dirigé la transition militaire pendant dix mois. L’ancien patron de l’armée ivoirienne avait cependant précisé qu’il était retranché dans son village, à Kabacouma, dans l’Ouest ivoirien, quand les « jeunes gens » sont venus le chercher pour prendre la tête de leur mouvement. Mais il n’avait pas été cru.
Contraint à l’exil et écarté de l’élection présidentielle de 2000, le Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) avait donc de profondes récriminations contre celui qui l’a écarté du pouvoir. Toutefois, le temps est passé, et beaucoup d’eau a coulé sous le pont.
Aussi, Henri Konan Bédié a-t-il fait des confidences à Jeune Afrique Economique en octobre dernier. « C’est un complot. Le Général Robert Guéi, certes, portait le chapeau, mais en réalité, il s’agissait d’un coup fomenté par des civils, par les chefs de file de partis politiques connus, et qui s’étaient tournés vers le Général Guéi pour lui demander d’endosser l’opération », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Le Général a cité les partis politiques pour qui le putsch a été fait. Donc je connais les auteurs véritables de ce coup, mais je ne veux pas dire qui ils sont. »
Le Sphinx de Daoukro indique par ailleurs avoir pardonné. «Non, je ne lui ai pas tenu rigueur. Je lui ai pardonné à mon retour d’exil. En politique, il est nécessaire de pardonner beaucoup », a-t-il révélé.