La corruption mine la société ivoirienne. C’est du moins ce qu’a affirmé Boikary Fofana, le président du COSIM (Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire), le samedi 9 novembre 2019. C’était à l’occasion de la célébration du Maoulid.
Corruption : Le cri de cœur du COSIM, Boikary Fofana brise le silence
Au cours de son allocution à la célébration du Maoulid, Boikary Fofana a parlé sans détour de la corruption. Le président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire s’est exprimé sans faux-fuyant.
« Permettez-moi ici de lancer un appel des plus pressants à nos concitoyens. L’un des éléments de la moralisation de la vie publique est la lutte contre la corruption. Corruption des mœurs, de l’administration, de la vie économique. Phénomène devenu presque naturel dans notre société, tout le monde la dénonce, mais aucun citoyen ne la combat en réalité à telle enseigne que celui qui veut être correct paraît suspect aux yeux de tout le monde », s’est offusqué l’homme religieux dont les propos sont repris par APA.
Le guide religieux a par ailleurs invité les Ivoiriens à « ne plus prendre de raccourci qui est le début de toute corruption. (Car) la corruption retarde le développement de tout pays qui en souffre ». Ce discours a été tenu en présence du président ivoirien, Alassane Ouattara et de son Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly.
Ce n’est pas la première fois qu’un chef religieux sort les griffes contre la corruption. On se rappelle que le samedi 12 octobre 2019, l’archevêque d’Abidjan, Jean Pierre Kutwa, s’était élevé contre cette pratique.
« Il se dit de plus en plus en Côte d’Ivoire que les grands marchés de l’État sont passés de gré à gré et que ce sont toujours les mêmes personnes qui en tirent profit. Si cela est avéré, ne se trouvent-ils pas en Côte d’Ivoire, d’autres compétences à même de réaliser ces marchés ? Le clientélisme, le favoritisme, la corruption sont de bien vilains défauts dont nous devons nous délaisser si nous voulons une Côte d’Ivoire vraiment une et prospère et cela ne saurait se faire en se passant de compétences avérées ! », s’était-il offusqué.