Les récentes sorties de l’ex-chef du Parlement ivoirien Guillaume Soro, « agacent » visiblement. Et les voix continuent de se faire entendre tant au niveau de la mouvance présidentielle que de l’opposition ivoirienne. Parmi les détracteurs de Soro, Jean Bonin, juriste et cadre du Front populaire ivoirien (FPI) pro-Affi, qui n’a pas manqué d’exprimer clairement son « raz-le bol ». Sur sa page Facebook, le secrétaire général adjoint en charge de la Communication du parti d’Affi N’guessan, fustige sans réserve la stratégie de communication de l’ex-chef de la rébellion ivoirienne dont il estime d’ailleurs, être loin d’être « un modèle » pour la jeunesse ivoirienne. Jean Bonin exhorte Guillaume Soro à plutôt « se repentir pour les milliers de familles ivoiriennes qu’il a endeuillées en raison de ses ambitions politiques personnelles ». « Quel mérite peut-on avoir quand on doit uniquement aux armes toute sa carrière politique et ses nominations ? », s’est-il interrogé.
Jean Bonin vraiment sans pitié pour Guillaume Soro
« Il ne se passe plus un seul jour où un certain « homme politique » ivoirien ne nous abreuve fièrement de ses titres d’ancien ministre, 1er ministre ou de président d’institution qu’il a occupé à un âge relativement jeune et quelquefois même en toute illégalité (président illégal de l’assemblée nationale car il n’avait pas l’âge constitutionnel requis) suite à des vils arrangements politiciens.
Cette propagande (et autosublimation d’un moi maculé) distillée urbi et orbi depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux commence sérieusement à m’agacer car c’est ce genre de contre modèle qui pervertit notre jeunesse, en panne de repères, et qui pourrait lui faire croire qu’il n’est nullement besoin d’être compétent pour occuper les plus hautes fonctions de l’État.
Je voudrais m’insurger contre ce type de communication qui promeut des contrevaleurs. À travers ce post je souhaite aussi déconstruire toute cette incessante flagornerie et montrer ce que sont réellement la précocité intellectuelle et la compétence qui, elles, méritent d’être célébrées.
Notre pays a connu des cadres brillants, sortis de meilleurs écoles, et qui, eux, doivent leur carrière politique et professionnelle non pas aux armes retournées contre la mère patrie mais uniquement à leur compétence brute. Ils sont nombreux, dont notamment Affi Nguessan, Don Melo, Achi Patrick, Aka Manouan (actuel DGA de Aeria) et de nombreux polytechniciens que compte désormais la Côte d’Ivoire.
Dans ce post je vous parlerai de Tidjane Thiam qui m’a recruté au BNETD et qui m’a fait venir en Côte d’Ivoire pour être son conseiller juridique et fiscal alors que j’étais en France.
Vous n’entendrez jamais Tidjane se vanter d’avoir été le 1er dans tel ou tel domaine où même d’être un des plus jeunes intellectuels africains à avoir atteint des sommets en Europe. Et pourtant son parcours professionnel et politique le lui permettent. Jugez-en par vous même et, après, demandez aux tonneaux vides de faire moins de bruit.
Tidjane Thiam :
à 20 ans :
il est le 1er ivoirien à réussir le concours d’admission à l’école militaire polytechnique dont il est parmi les majors.
à 24 ans :
il est diplômé de l’école des Mines de Paris, dont il sort major de promotion.
à 32 ans :
il quitte la Banque Mondiale pour être nommé Directeur Général du Bnetd.
à 34 ans :
il est promu ministre de la planification et du développement stratégique de la RCI.
Il est sélectionné en Corée parmi les « 100 jeunes décideurs du monde de demain » du forum économique mondial de Davos.
à 37 ans :
il est l’un des 20 membres du Conseil Consultatif de l’Institut de la Banque Mondiale.
à 39 ans :
Robert Guei, après son coup d’État, lui propose le poste de 1er ministre de la Côte d’Ivoire ; poste qu’il refuse et quitte la RCI.
à 38 ans :
il devient Directeur Général de l’assureur major Aviva Europe,
à 40 ans :
il préside Prudential, un des leaders mondiaux de l’assurance.
Il devient le 1er dirigeant noir (je n’ai pas dit africain) d’une entreprise du FTSE 100.
à 42 ans :
Il devient le Président du Groupe des Experts de Haut Niveau sur les investissements dans les infrastructures du G20.
à 43 ans :
il reçoit les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur de la France en reconnaissance de sa grande contribution à la vie civile depuis plus de 20 ans.
Depuis 2015 il dirige le crédit Suisse, l’une des plus grandes banques du monde.
J’ai côtoyé de très près Tidjane car en plus d’être un de ses plus proches collaborateurs nous avions en commun nos épouses qui étaient toutes les deux Américaines et avocates, qui elles aussi étaient amies. Tidjane, un homme humble et toujours à l’écoute des autres, ne parle jamais de lui-même, de ce qu’il est ou a été. Il laisse le soin à ses contemporains de le faire car comme on le dit de façon triviale au pays il sait que « le sel ne se dit pas salé ».
De grâce, dites à notre flagorneur politicien “flafla” d’arrêter son char et de plutôt se repentir pour les milliers de familles ivoiriennes qu’il a endeuillés en raison de ses ambitions politiques personnelles au lieu de nous bassiner quotidiennement avec « ses frappes » qui ne peuvent impressionner que les désœuvrés et les désillusionnés ».
NB: Les titre et chapeau sont de la rédaction.