Finie l’idylle entre Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, et ses anciens alliés du RHDP, parti au pouvoir dirigé par Alassane Ouattara.
Henri Konan Bédié maintient la pression sur Alassane Ouattara
Jeudi dernier, à l’occasion du Bureau politique du vieux parti, l’ancien chef d’Etat ivoirien a laissé aux députés membres du groupe parlementaire PDCI-RDA, des instructions fermes concernant la gestion des affaires publiques par le président Alassane Ouattara. « Le président Bédié a sensibilisé le groupe parlementaire du PDCI-RDA à exiger du pouvoir exécutif RHDP unifié une présentation de l’état de la nation, telle que prévue par la constitution de la République de Côte d’Ivoire », a indiqué N’Dri Narcisse, porte parole du PDCI-RDA.
Ex-alliés au sein du RHDP groupement politique, les relations sont de plus en plus tendues entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié du fait de leurs divergences relatives à la question de l’alternance politique en 2020. Le Sphinx de Daoukro s’est depuis peu tourné vers son adversaire d’hier, Laurent Gbagbo, et son parti le Front populaire ivoirien (FPI) avec lesquels il compte reconquerir le pouvoir en 2020.
D’ailleurs dans le communiqué final qui a sanctionné la onzième réunion du Bureau politique, le probable candidat du PDCI-RDA à la présidentielle de 2020 a mandaté le secrétariat exécutif du parti à intensifier les activités conjointes avec les autres formations politiques membres de la Coalition pour la démocratie et la paix (CDRP) mise en place par Bédié lui-même.
Aussi a-t-il instruit la direction du PDCI à poursuivre les actions communes avec Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), plateforme dont le référent politique n’est autre que Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien entre 2000 et 2011. « L’élaboration d’un document cadre, formalisant la collaboration entre le PDCI-RDA et le Front Populaire Ivoirien (FPI) est en cours de finalisation pour signature », a-t-on appris du communiqué final du bureau politique.
Outre la question des alliances, Henri Konan Bédié est déterminé à obtenir du pouvoir Ouattara, la reprise du dialogue politique devant aboutir à la mise en place d’une Commission électorale indépendante (CEI) réellement « consensuelle ». La requête formulée auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, faut-il le souligner, a été jugée recevable et fera l’objet d’un jugement à la prochaine session de cette cour, probablement avant la fin du mois de novembre.