Hubert Oulaye, président du Comité de contrôle du Front populaire ivoirien (FPI) version Mama, a réagi aux propos de Pascal Affi N’guessan, président de la branche légale du parti fondé par Laurent Gbagbo, qui invitait, la semaine dernière, le FPI à s’unifier dans la perspective de l’élection présidentielle de 2020.
Hubert Oulaye formel: « Affi N’guessan n’est plus membre du FPI »
L’ancien ministre de la Fonction publique sous la présidence de Laurent Gbagbo rejette formellement cette perception de la situation qui prévaut au sein du FPI. Pour lui, point n’est besoin de parler de réunification du Front populaire ivoirien puisque le parti n’a jamais été divisé. Pascal Affi N’guessan, a-t-il rappelé, est exclu de toutes les instances du parti; ce, depuis le congrès de Mama de 2015. Cette mise au point du ministre Hubert Oulaye lors d’une interview accordée au confrère Opera News, fait suite à l’appel à l’unité lancé récemment par le député de Bongouanou sur le plateau de TV5 monde.
« Il tend la main ? Je ne sais pas qu’il tend la main. Le FPI n’a plus de relation avec Affi N’guessan qui a été exclu du parti depuis le congrès de Mama, en 2015, pour violation de nos textes », a rappelé le ministre Hubert Oulaye. À l’ en croire, la légalité accordée à l’ancien Premier ministre ivoirien ne tient qu’à la seule volonté du pouvoir Ouattara dans sa vision d’affaiblir le FPI, comme il le fait avec d’autres partis politiques.
« Il est encore tenu pour président parce que le pouvoir Ouattara le considère comme tel, tout comme il considère Séka Séka, président du PIT (Parti ivoirien des travailleurs), comme il considérait Moutayé au départ, puis quelqu’un d’autre aujourd’hui, comme président du MFA (Mouvement des forces d’avenir)… C’est bon de le savoir. La légalité est donnée artificiellement par le pouvoir à Affi. Cela l’arrange et le pouvoir veut que les choses soient ainsi. Il devient ainsi un obstacle juridique au vrai FPI. Voilà la situation », a-t-il fait savoir.
Pour autant, l’ancien ministre indique n’avoir aucun différend avec son ex-patron au sein du gouvernement. La porte du FPI légitime, poursuit-il, reste ouverte à Affi N’guessan à condition qu’il reconnaisse Laurent Gbagbo comme étant l’unique président du Front populaire ivoirien.
« Nous ne sommes pas en palabres avec Affi N’guessan. On l’a exclu. C’est différent. S’il pense qu’il est un membre du parti et que celui-ci peut lui apporter quelque chose, il peut faire amende honorable et revenir. Ce n’est pas la première fois. Don Mello l’avait fait et est revenu tout doucement. Le président Gbagbo l’a accepté. (…) Nous l’attendons. S’ il veut revenir, on met une procédure en place à condition qu’il reconnaisse le président Gbagbo comme président du parti. Assoa Adou est prêt à prendre acte de cela, et c’est terminé », a-t-il éclairé.
Le Front populaire ivoirien est confronté depuis bientôt 5 ans à une guerre de positionnement qui amenuise considérablement ses chances de revenir au pouvoir.