À la faveur de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Fatou Bensouda est montée au créneau pour mettre en garde toutes les personnes qui foulent aux pieds les droits des femmes et des jeunes filles. Le communiqué de la Procureure de la CPI, Cour pénale internationale, vient à point nommé d’autant plus qu’en Côte d’Ivoire et en Afrique, le viol des petites filles et des femmes vulnérables est monnaie courante.
Le haro de Fatou Bensouda contre les crimes sexuels (Déclaration)
Aujourd’hui, en cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous pensons à l’ensemble des femmes et jeunes filles qui restent privées, au XXIe siècle, du droit de disposer librement de leur corps et de leur esprit par ceux qui leur font subir des violences. Les crimes contre les femmes et les enfants constituent une véritable offense contre l’humanité tout entière et leurs effets nocifs hantent notre conscience collective.
La communauté internationale a lentement pris conscience de l’ampleur du défi et de la nécessité de prendre des mesures concrètes et collectives pour endiguer ce fléau. Il nous faut toutefois admettre qu’il reste encore beaucoup à faire. Il est en effet inacceptable que les violences faites aux femmes et aux jeunes filles restent une cause majeure de décès, d’invalidité et de problèmes de santé alors que l’impunité, la stigmatisation et le sentiment de honte persistent.
En cette journée internationale, au nom de toutes celles qui ont souffert de ces crimes odieux ou continuent d’en être victimes, et dans l’espoir d’éviter de nouvelles persécutions à l’avenir, nous devons nous pencher sur nos stratégies et approches respectives de lutte contre les violences faites aux femmes et jeunes filles, afin de prendre la mesure des progrès accomplis et du chemin qu’il reste à parcourir.
En tant que Procureur de la Cour pénale internationale, je crois que le droit et l’action judiciaire sont de formidables outils pour faire la lumière sur ces crimes effroyables, punir leurs auteurs et permettre aux victimes de se faire entendre. En combattant sans relâche l’impunité, et en prenant garde de « ne laisser personne de côté », nous pouvons non seulement soutenir les victimes, mais également contribuer à prévenir la commission de nouveaux crimes contre les femmes et les enfants.
En cette journée internationale, je tiens à souligner une fois de plus l’importance de mener des enquêtes et des poursuites systématiques contre les auteurs d’atrocités visant les femmes et les jeunes filles, tant au niveau national qu’international. Il s’agit d’une mesure corrective indispensable. Mon Bureau en a fait une priorité dans l’exercice du mandat dont il est investi en vertu du Statut de Rome. Notre Document de politique générale relatif aux crimes sexuels et à caractère sexiste et notre Politique générale relative aux enfants nous guident chaque jour pour accomplir notre mission consciencieusement et dans le respect des plus hautes normes d’excellence. Soyez assurés que je reste plus que jamais déterminée, avec mon Bureau, à enquêter sur les atrocités commises à l’encontre des femmes et des enfants et à en poursuivre les auteurs.
Fatou Bensouda, Procureure de la CPI