Invitée à Sotchi au Forum Russie-Afrique les 23 et 24 octobre dernier, Nathalie Yamb a prononcé un discours qui continue de produire son effet domino. La Conseillère exécutive de Mamadou Coulibaly, Président de Lider indique avoir eu une franche discussion avec un haut responsable français à propos du Franc CFA. Mais les arguments mis en avant par la nouvelle coqueluche du panafricanisme étaient tellement imparables qu’elle a fait repartir son interlocuteur la queue entre les jambes.
Dialogue direct entre Nathalie Yamb et un officiel français à propos du FCFA
Sur sa page Facebook, Nathalie Yamb livre la totalité du dialogue qu’elle a eu avec un diplomate français à propos du Franc CFA.
« Juste après mon intervention à Sotchi, un représentant de l’ambassade de France a foncé vers moi, furieux, alors que j’étais encore sur le podium à m’entretenir avec toutes les personnes qui voulaient faire des photos et échanger avec moi.
Lui : Je trouve très injuste que vous indexiez seulement la France!
Moi : Vous avez mal écouté, je n’ai pas indexé seulement la France. J’ai dénoncé la France et ses laquais. Par ailleurs, si vous trouvez injuste qu’on vous indexe, alors vous devriez peut-être militer vigoureusement au sein de votre ministère pour que la France revoie sa politique en Afrique.
Lui : Le président Macron a dit qu’il n’était pas opposé à une réforme du franc cfa.
Moi : Vous utilisez le cfa en France ?
Lui: Non.
Moi : Et ça ne vous gêne pas que le président Macron ne s’oppose pas à ce qu’on réforme quelque chose qui n’est pas de votre ressort, d’après ce que vous dites ?
Lui: De toute façon, c’est faux de dire que la France a un droit de veto dans la gestion du franc cfa. C’est un mythe.
Moi: Je ne vais pas me fatiguer à aller chercher loin pour vous répondre. Vous venez de me dire que monsieur Macron ne s’opposait pas à une réforme du franc cfa. S’il n’a pas de droit de veto, pourquoi est-ce qu’on aurait besoin de son assentiment pour réformer le traité monétaire?
Lui: La France ne gagne rien avec le franc cfa.
Moi: Ne vous inquiétez pas, cher monsieur. Si vous êtes tellement sûr de ce que vous dites, pourquoi ne ferions-nous pas un moratoire (suspension des relations) de 10 ans entre la Côte d’Ivoire et la France, et à la fin de cette période, on regardera qui sourit et qui pleure ?
Il est parti dépité et courroucé pendant que je recevais les félicitations et cartes de visite des nombreux responsables politiques et économiques africains et russes présents.
Les choses doivent changer. Les choses vont changer »