En marge de la 15ème édition de la FILO (Foire internationale du livre de Ouagadougou), le journaliste-écrivain ivoirien, Patrick Krou, a animé un café littéraire, le lundi 25 novembre 2019, dans l’établissement Notre Dame de l’Espérance (AVE MARIA) de Tampouy à Ouagadougou. Dans la tasse, son livre-témoignage ‘’Trente jours en enfer, témoignage d’une rescapée de l’immigration clandestine’’, qui a connu un franc succès au cours de cette biennale burkinabé du livre et de la lecture.
Patrick Krou devant des élèves à Ouagadougou : »Je suis immensément fier de Noël X Ebony et Norbert Zongo »
Prévus pour se tenir sur trois quarts d’heures, les échanges parfois passionnés entre le journaliste et ses hôtes de Terminale A des ‘’Cours spéciaux Les Génies’’, ont duré une heure et trente minutes. Patrick Krou a entretenu les apprenants sur la littérature et ses différentes fonctions, notamment les fonctions : engagée, esthétique, laudative, thérapeutique et ludique.
Pour lui, l’engagement doit, sans exclusive, être le fondement de la littérature africaine car, dira-t-il, les sociétés africaines sont gangrenées par des nouveaux maux tels que l’invasion djihadiste et l’homosexualité. L’écrivain, tout comme le journaliste, précise-t-il, ne peut se soustraire de sa mission de porte-étendard et de sentinelle pour interpeller les gouvernants et les gouvernés en vue d’en envisager des solutions apodictiques et idoines pour juguler ces tares sociales.
« L’ocelot est tapis dans l’ombre, guettant nos faits et gestes, quelle outrecuidance ! Que de me demander, en tant que journaliste-écrivain, de fermer les yeux sur l’invasion terroriste, la prévarication, la gabegie, le féminicide, l’homicide conjugal, la dépravation des mœurs, les profondes inégalités sociales, etc. L’écrivain et le journaliste ne sont pas frappés de trouble de la personnalité schizoïde, au point de se recroqueviller dans leurs tours d’ivoire. Ils sont indispensablement des maillons utiles pour veiller à l’équilibre social. Les écrivains et les journalistes ont une mission commune non seulement d’éveilleur des consciences mais aussi une responsabilité sociale. L’écrivain et le journaliste doivent avoir une plume responsable et citoyenne », a commenté Patrick Krou.
Avant de se réjouir : « Comme le disait Frantz Fanon, dans son livre-essai ‘’Les damnés de la terre’’ (1961), ‘’Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir’’. Comme mes aînés avant moi, je suis fier de découvrir ma mission, de remplir avec abnégation et courage ma mission de défenseur des droits humains et de pourfendeur de l’injustice et des inégalités sociales. Je me bats sans relâche pour m’inspirer des combats des journalistes irréductibles qui ont sacrifié leur existence en accomplissant leur devoir, dans l’exercice de leur métier d’informer à savoir : Noël X Ebony (Côte d’Ivoire, juillet 1986), Norbert Zongo (Burkina Faso, décembre 1998), Jean Hélène (Côte d’Ivoire, octobre 2003), Guy André Kieffer (Côte d’Ivoire, avril 2004), Ghislaine Dupont et Claude Verlon (Mali, novembre 2013). Je m’incline respectueusement devant leurs mémoires et je suis immensément fier de ce qu’ils ont accompli ».
Quant à Sankara Aziz, professeur de Français, initiateur de ce café-littéraire, l’objectif poursuivi était de familiariser ses élèves au métier d’écrivain, susciter des vocations, faire découvrir les fonctions de la littérature et leur donner le goût du travail.
Ouverte le mercredi 21 novembre dernier au Pavillon Soleil levant du SIAO à Karpala de Ouagadougou – Burkina Faso, la FILO s’est achevée le dimanche 24 novembre 2019.
Avec Sercom