L’expulsion de Nathalie Yamb par les autorités ivoiriennes le lundi 2 décembre 2019 continue de faire grand bruit. La conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2020 sous la bannière de LIDER (Liberté et démocratie pour la République) a été expulsée pour « activités incompatibles avec l’intérêt national ». Quatre jours après, une nouvelle page s’ouvre dans cette affaire.
Nathalie Yamb reçoit du soutien
Tout a commencé le vendredi 29 novembre 2019 quand les autorités ivoiriennes ont brandi une convocation à l’encontre de Nathalie Yamb. La conseillère exécutive du fondateur de Liberté et démocratie pour la République devait se rendre à la préfecture de police, située dans la commune d’Abobo. C’est finalement le lundi 2 décembre que cette proche de Mamadou Koulibaly a répondu à ladite convocation, accompagnée de son mentor, de son avocat et des militants de son parti politique.
Après des heures d’entretien, la nouvelle qui avait été considérée comme une rumeur a été confirmée : Nathalie Yamb sera expulsée de la Côte d’Ivoire. Dans les heures qui ont suivi, la Camerouno-Suisse a été conduite à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, avant d’embarquer pour la Suisse. Nathalie Yamb s’est toujours montrée très critique contre le pouvoir d’ Alassane Ouattara, mais également la France, qu’elle attaque pour sa main mise sur le continent africain.
On se rappelle que lors du sommet Russie-Afrique, à Sotchi, du 22 au 24 octobre 2019, elle a tenu un discours musclé en direction de la Françafrique. Pour cette cadre de LIDER, il est clair que « la France considère toujours le continent africain comme sa propriété ». Profitant de l’occasion, elle s’est insurgée contre le franc CFA et la présence militaire de la France en Afrique.
Au lendemain son expulsion, Nathalie Yamb a reçu le soutien du Comité international du mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), qui s’est exprimé à travers un communiqué publié le mardi 3 décembre. Ce comité condamne « fermement » l’expulsion de Nathalie Yamb « au motif de ses prises de positions et de ses opinions politiques en Côte d’Ivoire et en faveur d’une Afrique plus libre ».
Tout en exprimant « son soutien entier et sa solidarité indéfectible » à la collaboratrice de Mamadou Koulibaly, le CIM-TS demande à Alassane Ouattra d’ « écouter la voix de la raison » afin de ne pas « ramer à contre-courant de l’histoire » en reconsidérant sa décision.