La nouvelle est tombée le jeudi 19 décembre 2019 dans l’après-midi. Guillaume Soro, dont l’arrivée a été annoncée avec faste, ne regagnera pas Abidjan le dimanche 22 décembre 2019. L’information a été livrée par Méité Sindou, membre du Comité d’orientation et de coordination de Générations et peuples solidaires (GPS) et président du comité d’organisation du retour du député de Ferké. Au lendemain de ce report, on en sait davantage sur les raisons de l’arrivée manquée du leader des soroistes.
Pourquoi Guillaume Soro ne rentre pas le dimanche
Cela fait un moment que les partisans de Guillaume Soro se préparent à accueillir leur mentor, qui est sorti du pays depuis six mois. Le président de Générations et peuples solidaires avait annoncé son retour sur les bords de la lagune Ébrié le dimanche 22 décembre 2019. La ferveur a très vite gagné les soroistes qui ont promis de réserver un accueil historique à leur champion. Au moment où ceux-ci sonnent la mobilisation, on apprend que l’arrivée de Guillaume Soro est reportée au lundi 23 décembre. En effet, comme l’a signalé Meité Sindou, le jeudi 19 décembre au cours d’une conférence de presse, en raison de la visite officielle d’ Emmanuel Macron, du 20 au 22 décembre, « la préfecture de Police a relevé la focalisation et la mobilisation des services officiels de l’État de Côte d’Ivoire sur cette visite officielle du Chef de l’État français ainsi que les contraintes que cet évènement officiel ne manquera d’imposer au maintien de l’ordre public ».
En outre, l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) a refusé « l’atterrissage de l’avion privé affrété pour le retour du président Guillaume Kigbafori Soro », a précisé le président du comité d’organisation du retour de l’ancien chef rebelle, qui a mis en avant « une décision administrative d’interdiction du ciel ivoirien par tout aéronef civil justement pour la journée du dimanche 22 décembre 2019 ».
El Hadj Mamadou Traoré, proche de Guillaume Soro, refuse de s’en tenir à ces raisons avancées par les autorités ivoiriennes. Pour lui, il est clair que « le report obligé de l’accueil de Guillaume Soro » répond à un souci « d’éviter Macron assiste au déferlement humain qui viendra meubler l’accueil de Guillaume Soro ». « On veut éviter à Macron de constater sur place la popularité de Guillaume Soro, le candidat déclaré aux présidentielles de 2020 », a-t-il publié sur sa page Facebook. Il poursuit en ajoutant que le pouvoir d’ Alassane Ouattara « veut casser le moral » des militants de GPS et donner un coup de frein à leur dynamique.
L’ancien directeur général de l’INFS (Institut national de formation sociale) est convaincu que le régime du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) veut que l’accueil de Guillaume Soro « se fasse un jour de travail afin de casser la mobilisation prévue à cet effet ». « Car nous savons tous que les mobilisations des jours fériés sont complètement différentes des mobilisations des jours de travail », a-t-il écrit.