L’interdiction d’atterrir en Côte d’Ivoire et le mandat d’arrêt international lancé contre Guillaume Soro continue de susciter des réactions dans la classe politique ivoirienne. Charles Blé Goudé, le président du Cojep, a tenu à dénoncer un « déni de démocratie ».
Charles Blé Goudé solidaire de son ami Guillaume Soro
Guillaume Soro a été refoulé de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, ce lundi 23 décembre 2019, alors qu’il rentrait en Côte d’Ivoire après six mois d’absence. De même la justice ivoirienne a lancé un mandat d’arrêt contre l’ancien Président de l’Assemblée nationale pour « tentative de déstabilisation et détournement des deniers publics ». Le timing du retour du dissident du pouvoir d’Abidjan et les poursuites lancées contre lui est d’autant plus coïncidant qu’elle a immédiatement suscité de vives réactions.
Dans un communiqué dont copie nous est parvenu, Charles Blé Goudé, par la voix de son porte-parole Diaby Youssouf, est monté au créneau pour dénoncer l’ouverture du dossier « Affaire, le procureur contre Soro Guillaume ». Pour le Président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), l’abondance des poursuites lancées contres des acteurs politiques ivoiriens est très inquiétante.
« Au-delà de la personne de Guillaume Soro, le cabinet du ministre Charles Blé Goudé regrette ici le recul des libertés individuelles, le manque de démocratie. Que dès lors qu’une personnalité quitte le navire RHDP, elle est accusée de tous les maux et devra subir les pires sentences de ce monde. (Conf cas Akossi Bendjo, Mangoua Jacques, aujourd’hui Guillaume Soro et ses proches). À qui le tour demain ? » s’est-il interrogé.
L’ancien leader des jeunes patriotes exprime donc sa solidarité à son ancien compagnon de la lutte estudiantine, ainsi qu’à tous ceux de ses proches. Il dénonce par ailleurs des pratiques anti-démocratiques datant d’un autre âge et exige « la libération immédiate des élus et de tous les autres sympathisants du GPS interpellés ».
Le Ministre de la Jeunesse du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo interpelle par conséquent le Président Alassane Ouattara sur « le risque inévitable d’implosion sociale que peuvent engendrer de tels agissements de l’exécutif dans un pays » à seulement dix mois d’une élection présidentielle capitale.