Issiaka Ouattara dit Wattao est décédé le dimanche 5 janvier 2020 à New York. Souffrant d’un diabète, le colonel-major avait évacué aux Etats-Unis le vendredi 13 décembre 2019 afin d’y recevoir des soins appropriés. Malheureusement, cette grande figure de la rébellion ivoirienne de septembre 2002 n’a pu retrouver les siens. Pendant un moment, l’ancien commandant de la garde républicaine avait été soupçonné de prendre part à un projet de déstabilisation du régime d’Alassane Ouattara. Mais le plus « bling-bling » des ex-chefs rebelles sera blanchi.
Qu’est-ce qui s’est passé entre Wattao et le général Vagondo ?
La triste nouvelle est tombée le dimanche 5 janvier 2020. Issiaka Ouattara, plus connu sous le nom Wattao venait de ranger l’arme à droite. Ce militaire d’un mètre 90 s’était déjà illustré en 1999 dans le coup d’État qui avait fait tomber Henri Konan Bédié et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), un certain 24 décembre. Le 19 septembre 2002, lorsqu’une rébellion armée venue du nord de la Côte d’Ivoire frappe le tout nouveau pouvoir de Laurent Gbagbo, Wattao fait partie des chefs militaires. Il occupe même le poste de chef d’état-major adjoint des Forces nouvelles (FN), dirigées par Guillaume Soro.
Au déclenchement de la crise postélectorale de 2010-2011, celui que l’on surnomme « Saha Bélé Bélé », aux côtés de Guillaume Soro, soutient la cause d’Alassane Ouattara contre le président sortant, Laurent Gbagbo. Finalement, le candidat du Rassemblement des républicains (RDR) s’installe au pouvoir et le patron du Front populaire ivoirien est transféré à la Cour pénale internationale.
Si Alassane Ouattara et Guillaume Soro apparaissent comme les meilleurs alliés du monde, leur relation va prendre du plomb dans l’aile, au point où le chef de l’Etat commence à soupçonner son filleul de comploter contre lui. Malgré les injonctions du président ivoirien, pour que le député de Ferké rejoigne le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), celui-ci refuse et quitte son poste de chef de l’hémicycle.
Comme le rapporte Jeune Afrique, les suspicions sur Guillaume Soro et ses proches avaient amené les autorités ivoiriennes à convoquer Wattao. En effet, le général Vagondo Diomandé, ministre de la Sécurité et de la Protection civile avait fait venir l’ancien chef rebelle pour lui faire part de ses soupçons. Wattao serait impliqué dans un projet de déstabilisation de la Côte d’Ivoire, poursuit notre source. Mais au cours des échanges, le ministre découvre que l’ancien rebelle n’est pas mêlé à un tel projet et présente ses excuses.
Décédé le 5 janvier 2020, Wattao, dont la dépouille mortelle arrive dans son pays le 2 février, sera inhumé le vendredi 7 février.