L’Église catholique a vivement interpellé, au terme de la 114e assemblée plénière de sa conférence tenue, dimanche 19 janvier 2020 à Korhogo, les autorités ivoiriennes sur la nécessité de créer des conditions pouvant garantir la tenue d’ élections présidentielles apaisées en Côte d’Ivoire. De ce fait, l’évêque Salomon Lézoutié et ses pairs ont énuméré quatre conditions majeures allant dans ce sens.
Présidentielle 2020 : Les recommandations de l’Église catholique pour la tenue d’élections apaisées
La détérioration du climat sociopolitique national préoccupe le clergé catholique ivoirien, à quelques 9 mois de la prochaine élection présidentielle. Dimanche 19 janvier 2020 à Korhogo, l’Église catholique a vivement interpellé les tenants actuels du pouvoir sur la nécessité de créer des conditions d’une élection apaisée. L’évêque Salomon Lézoutié et ses pairs ont énuméré quatre conditions majeures, susceptibles de garantir la stabilité et un climat sociopolitique apaisé en cette année électorale.
La première condition que relèvent les évêques ivoiriens, est celle de la réconciliation nationale. Pour l’Église catholique, la réconciliation passe par le retour en Côte d’Ivoire des exilés «avec des garanties de sécurité et de réintégration», la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion, sans opinion et le dégel de leurs avoirs.
Les évêques et archevêques ivoiriens souhaitent également que soient privilégiés la « concertation » et le « consensus » dans la prise en compte des exigences et aspirations légitimes de tous les acteurs sociopolitiques. « Nous devons, en effet, nous accorder sur le fait que les prochaines élections doivent être transparentes, crédibles et pacifiques pour que tous acceptent les résultats qui en sortiront comme expression de la volonté de la majorité des Ivoiriens », ont-ils recommandé.
La troisième condition recommandée par l’Église catholique, est « l’instauration et la consolidation de l’État de droit » qui implique le respect de la constitution. Sur ce point, le clergé estime que le pouvoir exécutif devrait, conformément aux exigences de la loi fondamentale ivoirienne, agir de sorte à garantir aux personnes et aux institutions, notamment à la Commission électorale indépendante (CEI), une totale indépendance.
Or, font-il remarquer, les questions de l’indépendance de la CEI, du découpage électoral, des pièces d’identité, de la liste électorale et du code électoral, demeurent encore de véritables points de discorde entre l’opposition et le régime Ouattara. «Toutes ces questions exigent absolument un dialogue et une concertation entre tous les acteurs politiques et méritent d’être étendues à la société civile », ont souhaité les évêques et archevêques ivoiriens.
La quatrième voie recommandée est celle «d’une élection présidentielle ouverte, qui garantisse l’égalité des chances de tous les candidats désireux de compétir».