Jacques Mangoua, président du Conseil régional du Gbêkê, condamnée à 5 années d’emprisonnement, ne bénéficiera pas d’une mise en liberté provisoire comme sollicitée par ses avocats.
La Justice ivoirienne dit « non » à une mise en liberté provisoire pour Jacques Mangoua
La justice ivoirienne a opposé une fin de non-recevoir à la demande de mise en liberté provisoire introduite par les avocats de Jacques Mangoua, président du Conseil régional du Gbêké, récemment condamné à une peine d’emprisonnement de 5 ans et de 5 ans de privations de ses droits civiques. Le procès en appel a lieu ce mardi 28 janvier 2020, au tribunal de Bouaké, placé sous haute surveillance policière. « L’argument de la cour, c’est que le procès va revenir bientôt pour être statué sur le fond. Et donc qu’il convient de le maintenir en détention pour deux choses. Pour qu’il ne s’échappe pas de la Côte d’Ivoire. Ensuite, qu’il évite la subordination éventuelle de témoins, la déperdition de preuves », a indiqué Maitre Adjé Luc, évoquant les arguments des juges.
De fait, l’ex-magnat du café-cacao, proche de Henri Konan Bédié, avait été interpellé le 27 septembre à la gendarmerie de Bouaké, alors qu’il s’y rendait en tant que plaignant. Une semaine auparavant, des sacs contenant « 991 munitions d’armes de guerre, 49 munitions de fusil calibre 12 et 40 machettes » avaient été découverts par un gardien dans la résidence qu’il possède à N’Guessankro, son village natal dans le département de Béoumi. Pendant cinq heures, Jacques Mangoua s’est défendu niant être le propriétaire des armes blanches et munitions retrouvées à son domicile.
Malgré le plaidoyer de ses avocats, le procureur Brahima Braman a fait un rapprochement entre les objets retrouvés et les affrontements interethniques qui ont eu lieu à Béoumi au mois de mai dernier.
Le parti démocratique de Côte d’Ivoire, son parti avait vivement dénoncé, au moyen d’un communiqué, une « machination politique » montée de toute pièce par le régime d’Abidjan, dans l’intention de lui faire payer au vice-président du Jacques Mangoua, son refus d’adhérer au RHDP. Son procès au tribunal de première instance de Bouaké avait été émaillé par de violentes manifestations des populations des localités environnantes de la ville de Bouaké, notamment à Djébonoua, où mort et blessés ont été signalés.