Lors de son adresse de fin d’année à la Nation, Alassane Ouattara avait annoncé une réforme de la Constitution ivoirienne adoptée il y a moins de quatre années. Jeune Afrique, dans sa dernière parution, vient de lever le voile sur les dispositions constitutionnelles que le président ivoirien entend soumettre à révision.
Des détails sur la réforme constitutionnelle annoncée par Ouattara
8 novembre 2016, Alassane Ouattara promulguait la Constitution ivoirienne portant 3e République. Dans cette nouvelle loi fondamentale, de nouvelles institutions, notamment la Vice-Présidence et le Sénat, ont été créées. Cette Constitution n’a cependant pas encore été véritablement approuvée que les autorités ivoiriennes pensent d’ores et déjà à y apporter des réformes avant l’élection présidentielle de 2020.
Aussi, le chef d’État ivoirien a-t-il à nouveau mis à contribution les experts et autres constitutionnalistes qui ont participé à la rédaction de cette nouvelle Constitutionnelle, en vue d’y apporter les aménagements nécessaires. À en croire le confrère JA, au terme de cette révision, l’élection présidentielle ne sera plus de liste, mais le Président de la République sera le seul à être élu, et pourra par la suite nommer son Vice-Président, dont les attributions seront clairement définies dans cette nouvelle loi. Il perdra par ailleurs sa qualité de dauphin constitutionnel du Président de la République, qui sera désormais révolu au Premier ministre.
La limitation de l’âge dans les conditions d’éligibilité du Président, qui avait sauté dans l’actuelle Constitutionnelle, pourrait refaire son apparition (à 70 ou 75 ans). De même, contrairement aux dispositions antérieures, l’élection présidentielle pourrait être à tour unique, plutôt qu’à deux tours.
Enfin, cette révision constitutionnelle ne se fera nullement pas par référendum, mais plutôt par une simple approbation des deux tiers des députés (236) dans une Assemblée nationale où le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP unifié, au pouvoir) dispose d’une majorité écrasante.
En pareille occurrence, tout porter à croire qu’il s’agit d’une Constitution taillée sur mesure. Mais n’allons pas vite en besogne, attendons de voir de quoi sera fait le lendemain, d’autant plus que cette révision pourrait intervenir avant la fin avril, pour respecter le délai prévu en la matière par la CEDEAO.