Salif Keita serait-il en train de faire les frais de sa sortie musclée contre l’Élysée en novembre 2019 ? La star de la musique malienne avait ouvertement accusé la France de financer les djihadistes qui opèrent dans son pays. Dans une vidéo diffusée sur la toile, le chanteur avait également demandé à Ibrahim Boubacar Keita, le président de la République du Mali, de « dire la vérité » à Emmanuel Macron ou de quitter le pouvoir. Trois mois plus tard, les choses semblent tourner mal pour l’artiste.
Emmanuel Macron se venge-t-il de Salif Keita ?
En novembre 2019, Salif Keita, excédé par les attaques répétées des groupes djihadistes au Mali, est monté au créneau pour interpeler le président Ibrahim Boubacar Keita. Le célèbre chanteur s’est adressé au chef de l’État malien à travers une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. « »Koro, si tu as peur de dire la vérité à la France, si tu ne peux pas gérer ce pays, quitte le pouvoir, celui qui n’a pas peur le prendra, tu passes ton temps à te soumettre à ce petit Emmanuel Macron, c’est un gamin », a argüé Salif Keita.
Après ces propos du musicien né le 25 août 1949 à Djoliba, l’Élysée n’a pas mis de temps à apporter une réponse. Dans un communiqué, les autorités françaises ont dénoncé « avec la plus grande fermeté ces propos au caractère infondé, diffamatoire et outrancier ». « À l’instar des nombreuses autres rumeurs ayant libre cours au Mali, de tels discours font le jeu de ceux qui cherchent à semer la discorde et entretenir le chaos. Ils sont également une offense à la mémoire des civils et militaires, maliens, français et internationaux, victimes de la barbarie terroriste au Mali », pouvait-on lire dans la note émanant de l’ambassade de France au Mali.
Trois mois après, Emmanuel Macron a-t-il décidé de se venger de Salif Keita ? Selon une information fournie par le site maliweb.net, le chanteur malien qui envisage de venir en aide à 3 000 enfants maliens atteints de maladie du coeur à travers un gala de charité, est confronté au désistement de l’un de ses partenaires, en l’occurrence La Chaine de l’Espoir.
Et pourtant, une convention liait le musicien malien et ladite structure. « Lorsque des agents de l’association ont entamé les démarches pour venir à Bamako, une lettre a été envoyée par l’Élysée pour leur demander de ne pas travailler avec moi », a expliqué Salif Keita dont les propos sont repris par notre confrère. Poursuivant, il a ajouté : « Ils sont aussi en train d’annuler mes concerts en France. Ça m’amuse. Ne vous en faites pas, je suis habitué. Ce n’est pas facile pour moi d’organiser des choses au Mali compte tenu de ce que j’ai dit sur les réseaux. »
Pour sa part, La Chaine de l’Espoir a tenu à préciser qu’elle n’a reçu aucune pression de l’Élysée. « Nous démentons cette information. Le gouvernement français n’a exercé aucune pression sur La Chaine de l’Espoir. Cette décision de se désengager du concert de Salif Keita a été prise par le Conseil d’Administration de La Chaîne de l’Espoir en toute indépendance », a laissé entendre Christine Couton, du service de communication contactée par maliweb.net. Il faut noter qu’en fin décembre 2019, Salif Keita a été refoulé du salon d’honneur de l’aéroport de Conakry.