Kémi Séba est vraisemblablement persona non grata dans de nombreux pays africains. Après plusieurs expulsions de diverses capitales africaines, le leader de l’ONG Urgences panafricaines a été arrêté, ce dimanche 23 février 2020, à sa descente d’avion à Dakar.
Kémi Séba se livre à la justice sénégalaise
Changement de fusil d’épaule pour mieux faire entendre les causes qu’il défend ? Cette interrogation est d’autant plus opportune que Kémi Séba a été interpellé, ce dimanche, à l’Aéroport Blaise Diagne de Diass, à quelque 38 kilomètres de Dakar. L’activiste franco-béninois venait en effet au pays de la Téranga pour assister à son procès en appel dans l’affaire du billet de 5 000 FCFA qu’il a brulé, en août 2017, pour protester contre le franc CFA.
Dès son arrivée sur le sol sénégalais, l’avion qui transportait Kémi Séba a juste eu le temps de le laisser fouler le tarmac de l’aéroport, qu’il a été interpellé par la gendarmerie nationale et aussitôt placé en garde à vue. Son procès en appel s’ouvre, en principe, ce lundi 24 février 2020.
Outré par cette nouvelle interpellation, le président de l’ONG Urgences panafricaines l’a dénoncé sur sa page Facebook. « Les autorités sénégalaises refusent à Kémi Seba l’exercice de son droit élémentaire à la défense et souhaitent l’expulser du territoire sénégalais. », peut-on lire sur les réseaux sociaux. Puis, il ajoute : « Un recours juridique est actuellement déposé pour faire appel de cette violation des libertés, notamment de libre circulation pour le citoyen béninois de la CEDEAO qu’il est. »
Risquant jusqu’à dix ans d’emprisonnement, selon l’article 411 du Code pénal sénégalais : « Quiconque aura volontairement brûlé ou détruit, d’une manière quelconque, des registres, minutes ou actes originaux de l’autorité publique, des titres, billets, lettres de change, effets de commerce ou de banque, contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge sera puni; (…) Si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera d’un emprisonnement de cinq ans à dix ans », Kémi Séba veut toutefois affronter la justice.
Certainement pour mieux se faire entendre comme il l’a fait devant la justice burkinabè, fin décembre 2019, en indiquant qu’il entend « envoyer un électrochoc pour réveiller les dirigeants africains qui se laissent manipuler par le président français ».