Libéré sous conditions, le 1er février 2019, Laurent Gbagbo s’est établi en Belgique avec sa seconde épouse Nady Bamba et leur fils David Al Raïs. L’ancien président ivoirien a récemment sorti les griffes contre le pouvoir d’Alassane Ouattara, suite à une cérémonie commémorative des victimes des crises qu’a connues la Côte d’Ivoire. En effet, le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) a exprimé une vive protestation contre la présence de pancartes l’incriminant exclusivement.
Depuis la Belgique, Laurent Gbagbo hausse le ton contre Ouattara
Depuis l’année 2000, la Côte d’Ivoire a connu plusieurs crises qui ont atteint leur point culminant en 2010, au lendemain de l’élection présidentielle. Laurent Gbagbo, président sortant, et Alassane Ouattara, respectivement candidats de La majorité présidentielle (LMP) et du Rassemblement des républicains (RDR), arrivés au second tour, se disputaient la victoire.
La Commission électorale indépendante (CEI), dirigée à l’époque par Youssouf Bakayoko, reconnaissait l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) comme le président élu. A contrario, le Conseil constitutionnel, à sa tête Paul Yao N’dré, confirmait la réélection du président sortant. La communauté internationale décide de soutenir Alassane Ouattara. Une crise postélectorale sans précédent nait en Côte d’Ivoire, avec à la clé 3 000 morts, selon le bilan officiel.
Le 3 mars 2011, la répression d’une marche de femmes favorables au candidat du RDR a fait huit morts. Près de dix ans plus tard, le gouvernement ivoirien a organisé une cérémonie commémorative, le mardi 3 mars 2020, à Abobo. Dans un communiqué adressé à Marietou Koné, ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté, Koné Katinan Justin, le porte-parole de Laurent Gbagbo, a élevé une vive protestation contre la présence de « plusieurs pancartes portées par des manifestants, incriminaient exclusivement » l’ancien président ivoirien.
« La présence de telles pancartes à cette cérémonie et les différents comptes-rendus qui en ont été faits par certains médias proches du pouvoir prennent à défaut le caractère inclusif de ladite cérémonie. Tout concourt, les slogans sur les pancartes faisant foi, à l’idée qu’il s’agissait plutôt de la journée commémorative des tueries alléguées des militantes du RHDP du 3 mars 2011 », a soutenu l’ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo.
Poursuivant, Koné Katinan a ajouté que son mentor est résolument engagé pour que la Côte d’Ivoire panse « ses profondes blessures » tout en reconstruisant « une nouvelle cohésion sociale et solide ». « Il est regrettable et inacceptable que le gouvernement adopte une position très partisane dans le processus de réconciliation », a déploré Koné Katinan.