Guillaume Soro ne croit nullement en la déclaration solennellement faite par Alassane Ouattara de passer la main à une jeune génération. Pour l’ancien chef du Parlement, le Président de la République, qui est à son second mandat, s’apprête à organiser un scénario à la Vladimir Poutine.
Guillaume Soro formel : Alassane Ouattara veut faire en « Poutine »
Contraint à l’exil et visé par un mandat d’arrêt international, Guillaume Soro ne démord pour autant pas dans sa fronde contre son désormais ancien mentor Alassane Ouattara. Candidat déclaré à la prochaine présidentielle, le Député de Ferkessédougou continue de lancer des piques au régime d’Abidjan. Dans une interview accordée au Figaro, l’ancien Président de l’Assemblée nationale ivoirienne met à nu ce qu’il croit être les « intrigues politiques » de ses anciens alliés du RHDP, Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix.
Le 5 mars dernier, dans la capitale politique et administrative, Yamoussoukro, le Président ivoirien avait en effet annoncé devant le Congrès – Assemblée nationale et Sénat réunis – sa non-candidature à l’élection présidentielle de 2020. Cette annonce qui a eu l’effet d’une onde de choc a cependant été diversement interprétée, selon que l’on est proche du pouvoir d’Abidjan ou dans l’opposition.
Pour Soro Kigbafori Guillaume, ancien chef rebelle qui a contribué à l’accession à la Magistrature suprême d’Alassane Ouattara, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une « entourloupe » du chef de l’État en vue prendre son opposition et la communauté internationale de court. Car, soutient-il, le Président Ouattara est en train de procéder à scénario digne de Vladimir Poutine.
Le président russe s’était en effet fait remplacer par son Premier ministre Dmitri Medvedev lors de la présidentielle en 2008, avant de revenir de son poste de chef de gouvernement de son poulain à celui de Chef du Kremlin (Président de la République).
Ainsi, Guillaume Soro est formel : « Alassane Ouattara veut propulser son actuel Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, à la présidence et se réserver la possibilité que ce dernier le nomme ensuite vice-président. » le Président de Générations et peuples solidaires (GPS) en veut pour preuve à ses déclarations « la révision constitutionnelle » qui se profile à l’horizon.
« À l’origine, il était question que ce vice-président soit élu en même temps que le président dans le cadre d’un ticket comme aux États-Unis ». Et cette disposition est en passe de voler en éclat avec la prochaine révision. Révision que dénonce somme toute Soro Guillaume en raison de la violation du règlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui interdit une révision constitutionnelle à six mois de la date d’une élection présidentielle.