C’est une révélation qui a surpris plus d’un sur l’échiquier politique ivoirien. Le ministre Marcel Amon-Tanoh, précédemment directeur de cabinet de l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, serait un des cerveaux de l’insurrection armée du 19 septembre 2002.
Rébellion de 2002 : Guillaume Soro livre des secrets sur l’implication du ministre Marcel Amon-Tanoh
C’est Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion des Forces nouvelles, qui a lui-même lâché le morceau, dans une lettre ouverte adressée au désormais ex-Ministre des Affaires Etrangères.
Marcel Amon-Tanoh, alors directeur de cabinet de l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), a pris activement part, au Burkina Faso, aux préparatifs de l’insurrection armée qui a plongé la Côte d’Ivoire dans une dizaine d’années de profonde crise militairo-politique.
L’ancien ministre ivoirien des Affaires Etrangères a, selon les révélations de Guillaume Soro, joué un rôle déterminant dans l’organisation de cette rébellion armée qui a conduit à l’avènement au pouvoir de l’actuel chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara en mai 2011.
« Nous avons travaillé depuis notre exil au Burkina Faso à impacter la vie publique de la Côte d’Ivoire. Je dois dire que sans ta confiance, sans tes conseils pertinents et avisés, sans ta détermination, nous n’aurions pas pu réussir », a rappelé Guillaume Soro au ministre Marcel Amon-Tanoh.
Et l’ancien chef rebelle de poursuivre: « Malgré le poids, l’immensité de la contribution que tu as apportée, tu as eu l’intelligence et la sagesse de la discrétion et tu t’es effacé pour laisser le chemin aux quelques opportunistes de service, quand il s’est agi d’aller aux négociations de Marcoussis ».
Pour Mamadou Traoré, proche de l’ancien secrétaire général de la rébellion, cette implication de l’ex-directeur de cabinet du président Ouattara, dans la rébellion de 2002, est une preuve indiscutable de la participation du RDR, le parti d’Alassane Ouattara, à l’insurrection armée qui a eu raison de Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien.
« Marcel Amon-Tanoh, le Directeur de Cabinet du Président du RDR, ne pouvait pas participer à la préparation de la rébellion sans la caution de son patron », estime le collaborateur de Soro, par ailleurs ex-cadre de la rébellion.
Pour Mamadou Traoré, la rébellion fut le moyen par lequel ils (Guillaume Soro et ses amis) ont mis en œuvre leur projet de faire du Président du RDR (Alassane Ouattara) candidat à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
«C’est après coup, Marcel Amon Tanoh s’est éclipsé pour laisser la place, au sein de la rébellion, à certains opportunistes », a révélé l’ancien cadre de la rébellion.