La Côte d’Ivoire a connu une grave crise militaropolitique qui a éclaté en septembre 2002 et s’est achevée en avril 2011. Didier Drogba, alors capitaine des Eléphants, a joué un rôle prépondérant pour rapprocher les belligérants et faire baisser les tensions.
Didier Drogba, son appel pour la paix en Côte d’Ivoire
19 septembre 2002, une tentative de coup d’État se mue en rébellion armée. La Côte d’Ivoire est alors coupée entre le nord occupé par les Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) et le sud demeurant la zone gouvernementale.
Les Forces internationales de la Licorne et de l’ONUCI occupaient la zone intermédiaire appelée zone tampon, pour empêcher des affrontements entre les deux armées. Cette force d’interposition constituait donc ce rideau de fer qui consacrait la partition du pays.
En dépit des multiples discussions entre les parties en conflit, aucune avancée notable n’a été véritablement constatée sur le terrain. C’est donc dans cette atmosphère que Didier Drogba, alors footballeur, a décidé d’apporter sa pierre à l’édification de la paix dans sa Côte d’Ivoire natale.
C’est dans cet élan que le capitaine de la sélection ivoirienne, dans l’euphorie de la première qualification des Éléphants à la phase finale de la coupe du monde, lançait cet appel aux acteurs politiques :
« Ivoiriens, Ivoiriennes, du nord et du sud, du centre à l’ouest, on vous a prouvé aujourd’hui que toute la Côte d’Ivoire peut cohabiter, peut jouer ensemble pour un même un objectif commun – se qualifier pour le mondial. »
Puis, il ajoute : « On vous avait promis que cette fête allait rassembler le peuple. Aujourd’hui, on vous demande (à genoux). Le seul pays de l’Afrique qui a toutes ses richesses ne peut pas sombrer dans la guerre comme ça. S’il vous plaît, déposez toutes les armes. Organisez les élections et tout ira le mieux. »
Loin d’être des paroles en l’air, Didier Drogba a joint l’acte à la parole, en se rendant, le 30 mars 2007, à Bouaké, fief de l'(ex) rébellion pour présenter son trophée de meilleur joueur africain qu’il venait fraîchement de décrocher à Accra.
Il a été accueilli dans la ferveur et la joie des Bouakéens. « Je suis venu vous offrir un ballon d’or. C’est le ballon d’or de toute la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré à Guillaume Soro, le leader de la rébellion d’alors.
Poursuivant sur la même lancée, le meilleur buteur de tous les temps de la sélection ivoirienne a plaidé auprès de Laurent Gbagbo, le chef d’État d’alors, de faire jouer la rencontre Côte d’Ivoire vs Madagascar du 3 juin 2007.
Ce jour-là, les Éléphants ont eu le gain du match avec un lourd score de 5 buts à 0. L’attaquant ivoirien avait mis la cerise sur le gâteau en marquant le 5e but, dans les derniers instants du match.
La Côte d’Ivoire a certes connu un regain de violences lors de la crise postélectorale, avec à la clé 3 000 morts. Mais cela n’enlève en rien tous les efforts consentis par Didier Drogba et ses coéquipiers de la génération dorée pour la réunification du pays et le retour à la paix.
Candidat à la présidence de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Drogba Didier déclare vouloir redorer le blason du football ivoirien pour une Côte d’Ivoire qui lui a tout donné.