Charles Blé Goudé continue de vivre sa liberté sous condition depuis sa relaxation par la Cour pénale internationale (CPI) le 1er février 2019. L’ex-ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, à la tête du parti COJEP (Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples), ne manque aucune occasion pour affirmer que sa vie politique ne fait que commencer. L’homme refuse de mourir politiquement.
Charles Blé Goudé toujours dans l’arène politique
Loin de la Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé reste convaincu qu’il a un rôle majeur à jouer sur la scène politique ivoirienne. Ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), celui que l’on surnommait le « général de la rue » a toujours affiché son attachement à son mentor, Laurent Gbagbo.
D’ailleurs, lorsque le 19 septembre 2002, le régime de ce dernier est attaqué par une rébellion venue du nord du pays, Charles Blé Goudé n’hésite pas à rentrer en Côte d’Ivoire pour défendre le pouvoir des refondateurs. Il monte la « galaxie patriotique », un groupe de jeunes leaders qui installent la résistance autour de Laurent Gbagbo.
En 2010, au lendemain de la présidentielle, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, respectivement candidat du Rassemblement des républicains (RDR) et de La majorité présidentielle (LMP), revendiquent la victoire au second tour. Une profonde crise postélectorale nait et fait plus de 3 000 morts, selon le bilan officiel.
Là encore, Charles Blé Goudé est aux côtés de son « père » Gbagbo. Mais cette fois, son engagement finit par le conduire à la Cour pénale internationale, où, tout comme son mentor, il est jugé pour crimes contre l’humanité. Il faut rappeler qu’à la chute du pouvoir de Laurent Gbagbo, il s’était exilé au Ghana voisin, avant d’être extradé en Côte d’Ivoire puis transféré à La Haye.
Acquitté par les juges de la CPI, Charles Blé Goudé est mis en liberté sous condition le 1er février 2019. À tous ceux qui ont vite fait de le ranger au placard, le patron du COJEP a adressé un message. Dans un texte intitulé « Ah, le palmier !!! « , l’ex-leader de la FESCI a indiqué qu’il n’est pas mort politiquement.
« Tu te plains toujours du palmier, l’accusant de salir ta cour, et pourtant sa graine t’a donné de la bonne sauce. Il t’a aussi permis de confectionner un balai pour rendre ta cour propre. Dans ta colère, tu as fait tomber le palmier. À terre, il te produit du vin de palme. Même quand tu le crois mort, le palmier te produit encore des champignons pour ta sauce », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Il a conclu en déclarant que « tant que tu n’as pas été aux obsèques d’un homme politique, ne le déclare jamais fini ».