Amnesty International n’a pas mis de temps pour répondre à la décision de retrait de la CADHP (Cour africaine des droits de l’homme et des peuples) annoncée par le gouvernement ivoirien le mercredi 29 avril 2020. L’organisation internationale, par l’intermédiaire d’Alice Banens, conseillère juridique pour l’Afrique, a exprimé son inquiétude devant le « recul pour les droits humains en Côte d’Ivoire ».
Affaire CADHP, Amnesty International se prononce
Le retrait de la Côte d’Ivoire de la CADHP a été annoncé par le ministre Sidi Touré Tiémoko, le porte-parole du gouvernement. « Le gouvernement ivoirien a décidé, le mardi 28 avril 2020, de retirer la déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Cette décision est prise sans préjudice de l’engagement du gouvernement à demeurer partie à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples », a déclaré le ministre de la Communication et des Médias.
Mais ces explications du ministre d’Alassane Ouattara ne semblent pas avoir convaincu Amnesty International. Alice Banens, conseillère juridique pour l’Afrique à Amnesty International, a clairement montré son inquiétude devant cette décision prise par Alassane Ouattara.
En effet, laisse-t-elle entendre, « la décision de retirer aux individus et organisations non-gouvernementales le droit de soumettre directement des plaintes à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples marque un recul pour les droits humains en Côte d’Ivoire ».
Convaincue que ce retrait du pays d’Alassane Ouattara de la CADHP » privera les particuliers et les ONGs ivoiriens d’un recours judiciaire précieux, lorsque leurs droits sont bafoués », elle avance que cela est « une énième attaque de front au système régional de protection des droits humains ».
Par ailleurs, la conseillère juridique pour l’Afrique à Amnesty International poursuit en rappelant que “cette décision qui prendra effet dans un an, intervient dans un contexte pré-électoral où le gouvernement ivoirien a multiplié les attaques contre des opposants politiques et voix dissidentes ».
Ce n’est pas la première fois qu’Amnesty International charge le président ivoirien. On se rappelle qu’en août 2019, l’organisation avait dénoncé de graves violations de droits de l’homme commises par le régime ivoirien.