Le retrait de la Côte d’Ivoire de la CADHP (Cour africaine des droits de l’homme et des peuples) continue se susciter les réactions. Le mouvement Tournons la page (TLP) demande à Alassane Ouattara de se conformer à ses engagements internationaux.
Retrait de la CADHP, le mouvement TLP parle à Ouattara
Le divorce entre la Côte d’Ivoire et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), survenu le mardi 28 avril 2020, a été annoncé par Sidi Touré Tiémoko, le porte-parole du gouvernement ivoirien.
Selon le ministre de la Communication et des Médias, constatant de « graves et intolérables agissements » de la cour basée à Arusha, en Tanzanie, Alassane Ouattara a décidé de retirer la déclaration de compétence que son pays a émise à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, tel que prévu au protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Il faut noter que la CADHP avait ordonné aux autorités ivoiriennes de surseoir aux poursuites judiciaires engagées contre Guillaume Soro et certains de ses cadres détenus dans des prisons du pays.
En réaction au retrait de la Côte d’Ivoire de la CADHP, le mouvement Tournons La Page (TLP) se dit « profondément préoccupé et s’inquiète de constater la volonté des dirigeants ivoiriens à priver leurs citoyens, ainsi que les ONG, d’avoir recours à cette juridiction pour faire valoir leur droit à la justice ».
Dans un document dont nous avons reçu copie, l’organisation regroupant des acteurs des sociétés civiles africaines soutenus par des organisations européennes, « invite le gouvernement ivoirien à se conformer à ses engagements internationaux, en particulier sa déclaration de compétence reconnue à la Cour africaine des droits de l’homme et de peuples, pour la consolidation de l’état de droit et de la démocratie ».
En outre, « TLPCI appelle le Gouvernement à réunir les conditions d’un climat apaisé dans ce contexte pré-électoral marqué par la pandémie du coronavirus ».
Le mouvement Tournons La Page est présent dans dix pays africains, notamment le Burundi, le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, le Niger, la RDC, le Tchad et le Togo.
Il a pour objectif de mettre en réseau, soutenir et protéger les mouvements qui se mobilisent pour l’alternance démocratique en Afrique, en particulier en période électorale ; former une large alliance non-partisane de citoyens, intellectuels, artistes, associations, syndicats et responsables religieux autour de cette ambition ; donner un écho international aux mobilisations pour faire vivre l’alternance démocratique en Afrique, et délégitimer les régimes dynastiques aux yeux de l’opinion publique.