C’est un tournant décisif pour la suite du procès des deux ivoiriens, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, convoqués du 27 au 29 mai prochain dans le cadre d’une audience virtuelle devant la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI).
Gbagbo et Blé Goudé: Ce qui les attend le 27 mai prochain à La Haye
Il s’agira pour les juges de la Chambre d’appel de statuer sur la recevabilité ou non de l’appel interjeté par l’accusation contre l’acquittement des deux ivoiriens, prononcé en Première instance le 15 janvier 2019.
Selon Me Jean Serge Gbougnon, membre de l’équipe de défense de Charles Blé Goudé, qui s’est prononcé sur le sujet, deux cas de figure, sont à envisager au terme de cette audience.
Dans le premier cas, l’appel est jugé recevable mais mal fondé; alors l’affaire est déclarée close, ce qui sous entend que les deux ivoiriens bénéficieront définitivement de leurs droits fondamentaux.
Dans le deuxième cas de figure: l’appel de Fatou Bensouda est jugé recevable et bien fondé; alors le procès se poursuivra selon les modalités déterminées par la chambre d’appel.
Mais pour l’heure, faut-il le souligner, les différentes parties semblent divisées sur les conditions dans lesquelles, devrait se tenir cette audience d’une importance capitale pour la suite du procès.
Si la défense de Laurent Gbagbo et le bureau de l’accusation semblent jusqu’à ce jour sur la même longueur d’onde, ce n’est visiblement pas le cas pour Charles Blé Goudé dont les avocats penchent plutôt pour l’annulation et la reprogrammation de cette audience.
«L’importance de cette audience pour le droit fondamental à la liberté de M. Blé Goudé nécessite sa présence. C’est pourquoi, la Défense demande respectueusement qu’une audience orale ne soit pas tenue virtuellement», a récemment plaidé Me Alexander Knoops, Conseil principal de Charles Blé Goudé, dans une requête formulée auprès de la chambre d’appel.
La procureure Fatou Bensouda demande la déclaration d’un «vice de procédure » en lieu et place d’un acquittement en vue du rétablissement ultérieur de ses poursuites contre les deux ivoiriens.