Des hommes du Groupement des sapeurs pompiers militaires (GSPM) ont vécu de durs moments à Sikensi le dimanche 24 mai 2020. Les soldats du feu ont été pris à partie par une foule en colère, qui a saccagé un engin dont la valeur est estimée à 400 millions de francs CFA. Que s’est-il réellement passé ?
Des sapeurs pompiers pris à partie par une foule en colère
L’information est livrée par le Groupement des sapeurs pompiers militaires. Selon le GSPM, le dimanche 24 mai 2020, peu avant midi, précisément à 11 heures 37 minutes, son Centre de coordination et des opérations est informée de l’incendie du marché de Sikensi. Sans perdre de temps, la 7e compagnie qui se trouve à N’zianouan, à environ 70 km du lieu où se sont déclarées les flammes, se déporte en direction du marché en feu. Notre source indique que les sapeurs pompiers sont partis deux minutes après avoir reçu la demande de secours, soit à 11 heures 39 minutes. Les soldats du feu arrivent sur le lieu à 12 heures 32 minutes.
Contre toute attente, les éléments du GSPM sont pris à partie par une foule surexcitée et menaçante. « Sans vouloir comprendre les réalités du terrain et les explications des pompiers, ils les prennent à partie à l’aide d’objets contondants et autres projectiles », raconte le Groupement des sapeurs pompiers militaires. Pour éviter de mettre la vie de ses hommes en danger, le commandement ordonne au détachement de quitter les lieux.
Les sapeurs pompiers ont pu se soustraire de la foule, mais le bilan est lourd. L’engin ayant servi au transport des hommes du GSPM est endommagé : pare brise cassé, carrosserie enfoncée par endroits. Il faut préciser que cet engin qui a coûté la bagatelle somme de 400 millions de francs CFA, ne peut servir à l’heure actuelle.
Vincent Toh Bi Irié, le préfet d’Abidjan, avait déjà mis en garde contre les attaques perpétrés en l’endroit des sapeurs pompiers. C’était en mai 2019. « Il se développe de plus en plus une tendance chez certaines populations du Département d’Abidjan, un incivisme caractérisé consistant à agresser les pompiers militaires en pleine intervention sur les scènes de drame. Ils sont soit lapidés, soit empêchés d’accéder à des sites ou encore envahis dans leur travail. Certains inciviques refusent de leur accorder la priorité sur les routes même lorsque les gyrophares sont en action », avait-il déploré.