Alors que la CPI vient de lever certaines restrictions assorties à la liberté sous condition de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) demande un nouveau procès.
CPI : Gbagbo libéré, des victimes de guerre veulent toujours sa peau
Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) n’entend nullement s’aligner sur la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, prononcé par la Chambre préliminaire I, le 15 janvier 2019. L’ancien président ivoirien et le ministre de la Jeunesse de son dernier Gouvernement vivaient alors en liberté sous conditions, l’un à Bruxelles et l’autre à La Haye. Mais la Chambre d’appel de la Cour vient de décider de la levée de certaines restrictions, notamment celles liées à leur liberté de mouvements et de voyages.
Il n’en fallait pas plus pour qu’Issiaka Diaby et le CVCI montent à nouveau au créneau pour exiger de la CPI l’ouverture d’un nouveau procès devant une nouvelle Chambre de cette juridiction. « Le CVCI interpelle la CPI sur ses dettes (vérité, justice et réconciliation) envers les victimes, la garantie de non-répétition des crimes de masse, un environnement de justice et de paix envers l’ensemble des populations ivoiriennes et enfin une crédibilité envers l’humanité », s’est justifié le collectif.
Au cours de sa conférence publique tenue le lundi 1er juin, le président du CVCI estime que les victimes de la crise postélectorale « n’ont obtenu ni vérité, ni justice encore moins réparation leur permettant de faire leur deuil et de tourner la page ». C’est donc, selon lui, au seul prix de la reprise du procès Gbagbo que « la CPI méritera d’exister et d’agir en Côte d’Ivoire ».
L’on s’interroge cependant pourquoi ce collectif des victimes ne cherche ses bourreaux que dans un seul camp, celui de Laurent Gbagbo ? Et pourtant, de nombreux rapports d’ONG et de la Commission nationale d’enquêtes établissent également la responsabilité des pro-Ouattara dans des massacres à Duekoué et dans l’Ouest ivoirien. Pourquoi ne donc pas explorer cette autre piste pour une justice équitable ?