La COVID19 a permis de démontrer que les laboratoires de biologie médicale dans l’espace UEMOA et CEDEAO sont très peu nombreux, a déploré samedi 30 mai 2020, Marcel Gbaguidi, Directeur général du Système Ouest Africain d’Accréditation (SOAC).
Marcel Gbaguidi: « Dans la zone UEMOA, on a très peu de laboratoires accrédités dans le domaine de la biologie médicale »
«Dans la zone UEMOA, on a très peu de laboratoires accrédités dans le domaine de la biologie médicale. Mais, vous en avez au moins 2 (deux) qui sont engagés dans la lutte contre la covid-19. Ici en Côte d’Ivoire, vous avez RETROCI, récemment ajouté sur la liste et l’Institut Pasteur. Au Sénégal, il y a l’Institut Pasteur. Mais la covid-19 a permis de noter que les laboratoires de biologie médicale dans notre espace UEMOA et CEDEAO sont très faibles. On se rend compte aujourd’hui qu’il est indispensable d’avoir des laboratoires accrédités et pour faire face à ce type de crise », a constaté Marcel Gbaguidi lors d’une e-conférence de presse avec des journalistes ivoiriens.
Selon lui, c’est pour combler ce manque que les chefs d’États ont, lors de leur récent sommet, décidé d’augmenter le budget alloué à la santé et parallèlement aux structures telles que les laboratoires. « Nous espérons que le nombre va augmenter progressivement et très rapidement », a-t-il déclaré.
Le Directeur général du SOAC a fait savoir que seul un pays développé a pu mobiliser jusqu’à 800 laboratoires accrédités pour faire face à la crise sanitaire de la Covid-19. Mais dans les 8 pays de l’UEMOA et les 15 pays de la CEDEAO, il n’y a pas plus de 20 laboratoires accrédités.
«Il s’agit non seulement de travailler au niveau local mais également de participer aux efforts de la CEDEAO qui a mis en place une taskforce pour travailler dans le domaine de la qualité et le SOAC a été convié. Nous avons pu être associés à la publication de normes régionales dans le domaine des masques à usage non sanitaires mais aussi des gels hydroalcooliques, des produits très utilisés et qui nécessitent d’être encadrés», a-t-il expliqué.
Vu le rôle important que joue la structure dans la crise sanitaire mondiale, le conseil d’administration du SOAC a autorisé le renforcement gratuit des capacités d’une trentaine de techniciens de laboratoires de biologie médicale par pays dans les domaines de l’accréditation mais aussi dans les domaines de la sécurité des laboratoires étant donné que ceux-ci sont très exposés. Tout cela a coûté un peu plus de 162 millions de FCFA.
«Vous avez été retenus pour le siège du SOAC et au niveau réglementaire, la Côte d’Ivoire a pris une loi en 2013 pour rendre obligatoire l’accréditation pour l’ensemble des organismes d’évaluation de la conformité. C’est à dire non seulement des laboratoires mais aussi les organismes de certification et aussi des organismes d’inspection », a confié M. Gbaguidia au sujet de la Côte d’Ivoire où le SOAC a démarré ses activités en 2018.
Au total, 18 laboratoires ont été accrédités dont 8 sont en Côte d’Ivoire. La plupart dans les domaines agroalimentaire et de l’investigation criminalistique. A en croire Marcel Gbaguidi, l’espace UEMOA, consciente des frais et des coûts que génère un organisme d’accréditation, est parti des structures qui ont eu l’idée de développer un organisme pour 8 Etats. Cela permet de mettre en commun les efforts.
«Si par exemple, dans un pays, vous avez 5 ou 6 laboratoires, cela n’a pas de sens d’avoir un organisme financé avec toutes les charges qui vont avec pour un seul Etat. Pour cela, l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) a créé le SOAC», a-t-il rappelé.
Le SOAC est compétente pour l’accréditation dans tous les domaines d’évaluation de la conformité. C’est pourquoi, son directeur général a engagé tout le monde à développer les questions de qualité et d’accréditation. Surtout que la maladie à Coronavirus a permis au monde entier de se rendre compte que ces questions sont devenues incontournables aujourd’hui et chacun doit jouer son rôle pour se prémunir.