Les affaires Georges Floyd et Adama Traoré ont soulevé des foules aussi bien aux États-Unis qu’en France. L’histoire tragique similaire de ces deux noirs tués lors de leurs interpellations musclées par des policiers blancs. N’est-on pas en train de virer vers un printemps occidental comme on l’a connu dans le monde arabe en 2010-2011 ?
Georges Floyd et Adama Traoré mettent le feu au pays de l’oncle Sam et à l’Hexagone
Les États-Unis d’Amérique sont actuellement à feu et à sang après la mort, le 25 mai dernier, de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans asphyxié par un policier blanc à Minneapolis. La communauté noire des États-Unis, ainsi que de nombreuses personnes de race blanche, ont pris d’assaut les rues américaines, de Denver à Chicago en passant par Los Angeles, New York, New Jersey, Washington et autres États américains, pour protester vivement contre ce meurtre. Des nuages de fumée, des véhicules de police et des maisons incendiés, des échauffourées entre Forces de l’ordre et manifestants. De réguliers sits-in devant la Maison-Blanche et le lieu où ce quadragénaire a été étouffé.
Une autopsie indépendante qui révèle par ailleurs que la mort de George Floyd « était un homicide causé par une asphyxie due à une compression du cou et du dos qui a conduit à un manque de circulation sanguine vers le cerveau », est venue raviver les émeutes au pays de l’Oncle Sam. Donald Trump, le Président américain a d’ailleurs menacé de faire intervenir l’armée pour ramener le calme.
À plus de 7 600 kilomètres de là, c’est quasiment le même décor, à quelques différences près. Plus de 20 000 personnes se sont en effet rassemblées, mardi, sur le parvis du tribunal de grande instance de Paris, pour dénoncer les violences policières qui ont emporté, quatre années plus tôt, Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise.
Une nouvelle expertise venait en effet d’indiquer que la mort du jeune malien de 24 ans était consécutive à l’hypothèse d’un oedème, qu’elle attribue « à une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral » de la part des gendarmes qui l’ont interpellé.
Adama Traoré, faut-il le rappeler, était mort dans la caserne de Persan, près de deux heures après avoir été arrêté dans sa ville de Beaumont-sur-Oise au terme d’une course-poursuite et après avoir échappé à une première interpellation un jour de canicule.
Ces manifestations et autres scènes de pillages aux États-Unis et en France rappellent quelque peu le « Printemps arabe » qui est un ensemble de contestations populaires, d’ampleur et d’intensité très variable, qui se sont produites dans de nombreux pays du monde arabe à partir de décembre 2010. Débutées le 17 décembre 2010 en Tunisie, ces contestations finiront par emporter plusieurs présidents des pays maghrébins et arabes.
Comparaison n’est certes pas raison, mais avec ces manifestations observées dans le monde occidental ces derniers jours, ne sommes-nous pas en train de nous aventurer vers un « Printemps occidental » ?