L’Union interparlementaire (UIP) se dit préoccupée par l’affaire Guillaume Soro et du sort des députés proches de lui, actuellement détenus dans des prisons ivoiriennes.
« La procédure pénale engagée contre Guillaume Soro est motivée par des considérations politiques » (UIP)
L’UIP a évoqué, lors de sa récente réunion en ligne du comité des droits de l’homme, les cas des députés ivoiriens, victimes de violations graves de leurs droits fondamentaux depuis décembre 2019. Dans son examen de la situation, l’institution dénombre 10 députés, tous membres de l’opposition, qui auraient été victimes de préjudices graves. Parmi eux, 5 proches de l’ancien chef du parlement, Guillaume Soro, tous accusés d’avoir causé des troubles à l’ordre public, d’avoir contesté l’autorité de l’État et d’avoir diffusé de fausses nouvelles.
«Le Comité de l’UIP a conclu qu’il ne semble y avoir aucun élément matériel prouvant leur culpabilité et que les accusations sont basées uniquement sur des déclarations faites lors de conférences de presse», relève l’institution parlementaire, ajoutant qu’elle est particulièrement préoccupée par l’état de santé de l’honorable Alain Lobognon à qui l’autorisation d’une visite de son médecin personnel aurait été refusée par les autorités pénitentiaires.
Concernant Guillaume Soro, accusé et condamné par contumace à 20 ans de prison ferme pour détournement et recel de fonds publics, l’UIP reste formelle. « La procédure pénale engagée contre Guillaume Soro est motivée par des considérations politiques », dénonce l’institution, s’appuyant sur les 7 années de privation de ses droits civiques, compromettant ainsi sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
Contraint à l’exil depuis décembre 2019, le député de Ferkessédougou est également poursuivi pour tentative de « déstabilisation » en dépit de l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, en date du 22 avril dernier, ordonnant à l’Etat ivoirien l’arrêt des procédures engagées contre lui et 18 de ses proches.