Laurent Gbagbo, dont les conditions de mise en liberté ont été allégées par la Chambre de la Cour pénale internationale (CPI), pourra-t-il fouler le sol ivoirien dans les prochains jours ? Les partisans de l’ancien président souhaitent le voir revenir à Abidjan. Mais le retour du « Woody » de Mama est loin d’être acquis.
Retour de Laurent Gbagbo, des voix s’élèvent pour protester
La Cour pénale internationale (CPI) a pris la décision d’assouplir les conditions de la mise en liberté de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Ainsi les deux hommes sont désormais libres de leur mouvement. Les anciens détenus de la prison de Scheveningen peuvent même envisager de retrouver les siens en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP) a clairement exprimé son désir de rentrer à Abidjan. « C’est mon intention et ma volonté de rentrer chez moi bientôt. La Côte d’Ivoire a une longue tradition de réconciliation et de paix. La Cour pénale internationale met la Côte d’Ivoire face à ses responsabilités. Il appartient à la Côte d’Ivoire de saisir cette perche-là pour regrouper ses filles et ses fils pour faire oublier cette page douloureuse que notre pays a connue. J’espère que cela sera fait », s’est-il exprimé.
Il est vrai que pour sa part, Laurent Gbagbo ne s’est pas officiellement prononcé sur la question de son retour, mais au sein du Front populaire ivoirien (FPI), l’on reste convaincu que rien ne devrait empêcher le comeback de l’ex-chef d’État ivoirien. Selon Assoa Adou, secrétaire général du parti à la rose, Laurent Gbagbo « n’a pas besoin d’autorisation pour venir en Côte d’Ivoire, son propre pays. S’il partait dans un autre pays, il aurait eu besoin d’autorisation. Mais, pour venir en Côte d’Ivoire, tout dépend de lui. Il n’a qu’à juste informer les autorités qu’il arrive, c’est tout ».
Mais les choses ne semblent pas être si faciles, car le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) entend s’opposer par tous les moyens au retour de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire, a-t-on appris auprès d’APA, mardi 16 juin 2020. Notre source indique qu’Issiaka Diaby, président du CVCI, a annoncé des manifestations dans ce sens. « En accord avec les victimes et à leur demande, le CVCI annonce ce jour des actions en justice et manifestations publiques d’envergure. Si dans un délai raisonnable, des solutions et des règlements favorables au respect des droits des victimes ne sont pas acquis, les victimes et la CVCI se réservent le droit d’organiser des manifestations publiques », a-t-il révélé. Tout pourrait donc se compliquer pour Laurent Gbagbo et son poulain.