Inconditionnel de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, l’ancien ministre Charles Rodel ne cache pas sa volonté de voir un Front populaire ivoirien réunifié dans la perspective du scrutin présidentiel du 31 octobre prochain. Dans l’interview ci-dessous, l’ex-ministre des victimes de guerre dans le gouvernement du premier ministre Aké N’gbo, et fervent croyant nous livre ses sentiments et se convainc du retour au pouvoir du légendaire président du FPI.
Dosso Charles Rodel: « Le couple Gbagbo sera réinstallé dans le palais présidentiel qu’il n’a d’ailleurs jamais quitté au plan divin »
Bonjour M. le Ministre. Vous êtes le SGA du FPI chargé de l’implantation et du recrutement dans la région du Tonkpi. Des événements d’avril 2011 à ce jour en passant par le procès Gbagbo, vos messages sont emprunts de spiritualité. Quelqu’un m’a dit un jour, « ce Monsieur a raté sa vocation de serviteur de Dieu ». A-t-il raison ou tort ?
Salut cher frère. Je suis heureux de te retrouver et merci de me donner la parole. Aurais-je raté ma vocation en invoquant Dieu dans l’arène politique ? telle est au fait ta question reformulée. Je dis à qui veut l’entendre : je suis 100% serviteur de Dieu et 100% homme politique. Le dire choque des personnes dont les esprits s’accommodent aisément avec la présence des francs-maçons, des mystiques de haut rang en politique. Ils ne trouvent aucune incongruité à voir les serviteurs du Diable à la tête de nos nations. Pour achever leur vision d’un monde complètement sous la domination des ténèbres, ils s’évertuent à complexer les serviteurs de l’Eternel par des propos dénudés de tout sens spirituel : « un vrai homme de Dieu ne doit pas faire la politique ».
La politique étant la gestion des choses de la cité, qui mieux que Dieu (par procuration, ses serviteurs) peut en être acteur. La gestion de la chose publique dans la crainte de l’Eternel donne d’éviter au peuple des calamités telles que celles vécues par notre pays depuis la funeste journée du 11 avril 2011. Heureusement, qu’après cette parenthèse malheureuse qui se refermera très bientôt, la nouvelle Côte d’Ivoire qui sortira des centres de l’ancienne en prostitution avec le Diable depuis avril 2011, sera totalement et entièrement sous l’autorité du Tout Puissant. Ceci donnera à chacun de comparer l’œuvre du Diable dans la gestion de la cité à celle de Dieu.
En un mot comme en mille, il n’y a pas un seul domaine de la vie qui échappe à l’autorité de Dieu. Le serviteur de Dieu en politique se doit d’être la norme et non l’exception. Je suis donc dans ma vocation : serviteur de Dieu œuvrant à impacter la cité par l’idéal divin d’amour, de solidarité et de paix véritable.
Vos « prophéties » sur la libération du président Laurent Gbagbo et du Ministre Charles Blé Goudé se réalisent depuis le 15 janvier 2019. Elles ont davantage de résonnance depuis le 28 mai 2020 avec la levée des restrictions. Pour vous, quelle est la suite ?
Rendons juste gloire à l’Eternel qui rend l’impossible possible. Que la Côte d’Ivoire s’humilie davantage devant son Dieu qui se bat sans relâche pour elle. Que le nom de Jésus Christ de Nazareth qui instaure son règne sur notre nation soit béni. Pour la suite, l’Eternel est fidèle à sa parole. Quand il commence, il termine : Gbagbo revient sur le trône de la Côte d’Ivoire.
Depuis la date du 28 mai, une polémique est née. Certains disent que le retour des deux leaders est soumis à autorisation des autorités actuelles. D’autres disent que ce n’est pas nécessaire. Qu’en pensez-vous ?
Si la Côte d’Ivoire officielle était respectueuse de notre constitution, ce débat n’aurait pas cours. Car, celle-ci déclare qu’aucun Fils de cette nation ne peut être contraint à l’exil. Le président Laurent Gbagbo et le Ministre Charles Blé Goudé ont été à un procès, ils l’ont gagné et sont libres, ils doivent pouvoir rentrer dans leur pays sans encombre.
Malheureusement, depuis le 11 avril 2011, ici, c’est M. Alassane Ouattara qui est la loi. Ayant à coup de milliards du contribuable ivoirien tenté mordicus d’éloigner le Président Laurent Gbagbo et son Ministre de la Côte d’Ivoire, pourra-t-il se surpasser pour une fois et appliquer la loi fondamentale ivoirienne ? L’avenir nous le dira !
Dans tous les cas, ils seront bientôt au pays. Si ce n’est du fait des hommes, cela leur sera imposé par la puissante main de l’Eternel dont l’œuvre dans la crise ivoirienne est désormais visible même aux aveugles.
A part les relents spirituels une autre constante ressort de vos propos: la nécessité de sortir des querelles et de consolider la cohésion du FPI. Pensez-vous que vos appels ont un écho?
L’appel à la cohésion ne peut pas ne pas avoir d’écho. Au FPI, tout le monde est favorable à la nécessité d’unir toutes les forces du parti pour les batailles à venir et chacun y travaille. Le président Laurent Gbagbo en premier. Ce sont juste les modalités qui pourraient nous diviser. Il faut œuvrer avec abnégation au rapprochement des points de vues. Ce ne sera pas facile mais ce n’est pas impossible. Avec patience, on y parviendra.
Comment avez-vous perçu l’échec des discussions ?
Echec ?! Non ! Il n’y a pas d’échec. Il y a juste un heurt entre les parties en discussions qui a poussé à les suspendre pour un instant. Elles pourraient reprendre à tout moment. Les difficultés étaient prévisibles vu la profondeur de la crise. Si au détour de quelques rencontres nous nous retrouvions comme sortant d’un diner gala, ce serait un piège dangereux pour le parti. Un saupoudrage qui ne manquerait pas de nous éclater aux nez.
Cet arrêt des négociations doit être perçu comme un désir d’auto-valorisation du camp qui pourrait être le plus affaibli voire réduit à néant au terme du processus.
Les mauvaises langues pourraient parler de chantage inacceptable. Surtout que depuis le 28 mai avec le retour évident et très prochain du Président Laurent Gbagbo, les divisions s’éteindront d’elles-mêmes. Ainsi, pourrait-il être fait payé aux traitres le prix de leurs actes. Voilà à quoi prendrait plaisir l’homme animal remplit d’orgueil. Et pourtant, il n’est juste qu’un simple bénéficiaire d’une victoire acquise par Dieu.
Il serait bon de savoir que l’Eternel qui nous donne cette victoire a pour caractéristiques majeurs l’amour, le pardon. La jouissance de ses acquis nous impose à revêtir ces mêmes valeurs. Aussi, Affi se présente-t-il à nous comme une grosse épreuve divine.
L’Eternel éprouve ainsi notre capacité à nous pardonner et unir autour de l’idéal d’amour divin notre parti, avant de prétendre rassembler cette nation déchiquetée par la haine qui y a été distillée depuis 1990 et accentuée par la gouvernance tribale de M. Ouattara.
Il va sans dire que le pardon est obligatoire pour avoir la pleine jouissance de la grâce que Dieu s’apprête à nous faire : la délivrance de notre nation.
Aussi, sommes-nous obligés de puiser en nous les forces nécessaires en vue de poursuivre les négociations. Je garde la Foi que bientôt, nous allons nous parler à nouveau et trouver des solutions.
Que pensez-vous des raisons évoquées par Pascal Affi N’Guessan pour claquer la porte et de ses déclarations post-discussions surtout concernant sa volonté de se porter candidat si Laurent Gbagbo n’est pas autorisé à être candidat ?
Nous sommes en négociations et le premier Ministre Affi N’guessan manœuvre de sorte à peser sur celles-ci. C’est tout à son honneur.
Toutefois, il est clair qu’avant la réunification nul ne peut imposer à la ‘’partie adverse ‘’ le gel de ses activités. Aussi, est-il loisible à chacun de passer les alliances de son choix pour son avancée. Ces alliances ne seront que profitables une fois unis.
Pour ce qui est de la candidature du M.Affi, on ne peut l’empêcher d’avoir des ambitions et de les exprimer. Mais liées ses ambitions au Président Gbagbo en dehors de la démarche que celui-ci nous a indiquée notamment la réunification du parti ne me semble pas sain. Mieux, le premier Ministre Affi connait la procédure de choix des candidats aux élections présidentielles. Sa seule volonté ne suffit pas.
Cependant, je veux comprendre sa déclaration comme une interpellation faite aux responsables et aux militants du FPI voire aux ivoiriens. Il interpelle sur sa capacité à nuire au changement à la tête de la nation voire de l’empêcher s’il est ignoré. Ainsi, serait-il capable d’œuvrer à la pérennisation de la souffrance des ivoiriens en se constituant en appui au système Ouattara pour le reconduire par une pseudo-élection s’il n’est pas écouté.
A nous de décoder son message et agir avec intelligence pour éviter à la Côte d’Ivoire la catastrophe : La perpétuation du désordre mortifère au sommet de l’Etat après 31 octobre 2020.
Pour beaucoup de militants, il faut se passer d’Affi. Vous, vous avez toujours soutenu le contraire. Vous avez écrit une fois » ne raccourcissons pas la main de Dieu ». Ne pensez-vous pas que c’est plutôt les mains des hommes qui sont courtes ou que c’est la main de quelqu’un qui veut être au-dessus de celle des autres ?
Vous savez que l’œuvre divine repose la plupart du temps sur des humains. Si ceux qui ont reçu l’onction du miracle divin cernent difficilement leur mission ou la perçoivent comme une œuvre humaine où ils font prévaloir leurs sentiments d’Hommes tels que la haine, la rancœur, la vengeance et autres, l’Eternel peut en être heurté. Ce qui ralentirait l’accomplissement de sa volonté en ses élus. Tel fut le cas des enfants d’Israël pendant leur sortie d’Egypte. Une traversée prévue pour quelques jours mit 40 ans. Ceci, exclusivement à cause de leur comportement.
Dans notre cas, ayons toujours à l’esprit que le Président Laurent Gbagbo vient reprendre son Pouvoir exclusivement par l’autorité de Dieu. C’est juste une grâce. La première manifestation de cette autorité divine, c’est l’amour, le pardon. N’oublions jamais : « la valeur du pardon réside dans la gravité de la faute pardonnée ».
Avant de s’attaquer à tout le pays, le premier cas auquel nous sommes soumis en interne, est celui d’Affi. Pouvons-nous régler celui-ci en dehors du pardon prôné par l’Eternel ? Je n’en suis pas sûr !!! Il ne s’agit pas d’un procès mais d’un véritable pardon à quelqu’un qui n’a pas l’obligation préalable de repentance. Un pardon agapè !!!
Pour ce qui est des mains des hommes voulant être les unes au-dessus des autres, face à la victoire devenue quasiment certaine, il est clair que les hommes deviendront de plus en plus voraces. Il naitra en notre sein des conflits d’égos. Mais seul le dessein de Dieu s’accomplira nous dit la bible.
Le FPI Tonkpi organise un séminaire à Abidjan les 4 et 5 juillet. Pourquoi à Abidjan et non dans le Tonkpi?
Nous faisons le séminaire à Abidjan pour avoir une participation accrue de la haute direction et des cadres du parti qui résident pour la plupart à Abidjan et dans les villes environnantes.
Surtout que les réflexions sur les élections ont débuté d’abord dans les fédérations de la région.
Le séminaire des 4 et 5 juillet 2020 n’est rien d’autre que la mise en commun des réflexions de la base portées par les SG de fédérations au nombre de 10 personnes et de celles des cadres résidents hors desdites fédérations rassemblés dans les coordinations.
Tout ceci sous le regard vigilant de la direction du parti.
Le faire à Abidjan, nous donne de rassembler toutes les intelligences pour débattre de cette question importante et surtout à un coût réduit en ne déplaçant que 10 personnes (les SG de fédérations) sur 150 personnes attendues.
« Gagner les élections dans le Tonkpi, un défi réalisable pour le FPI ». C’est le thème. Évitons un séminaire avant le séminaire mais peut-on avoir une idée du FPI dans cette zone après la rébellion de 2002 et la crise de 2010-2011?
Après la rébellion de 2002, le FPI était interdit d’activités dans la zone. Nos activités y ont repris après les accords de Ouaga en 2007. Mené de main de maître par le Ministre Douaty Alphonse avec l’apport des alliés dont le Ministre Bleu Lainé, le FPI a conduit le président Laurent Gbagbo à la victoire dans la région des montagnes aux présidentielles 2010.
La région des montagnes était le Tonkpi actuel associé aux départements de Bangolo et Kouibly qui sont désormais du Guémon. Ce fut par ailleurs la seule zone occupée par les rebelles où le Président Gbagbo avait gagné. Au regard de cette victoire, on pouvait dire sans risque de se tromper qu’avant la crise post-électorale, le FPI s’y portait bien.
Après la crise de 2010-2011, le FPI a connu un moment de léthargie à cause des violences subies. Il en sortira progressivement grâce aux efforts des uns et des autres. Aujourd’hui, le FPI dans le Tonkpi se porte bien. Toutes ses structures ont été renouvelées, actives et prêtes pour la reconquête du Pouvoir.
Nous nous sommes donnés le défi de gagner aux futures élections dans cette région et ce séminaire sera le lieu de nous doter des outils pour cette victoire.
Qui participera à ce séminaire?
Nous aurons les SG des fédérations, les présidents des coordinations, les membres du Comité Central, les membres du Secrétariat Général, les membres du Comité de Contrôle et du Conseil Politique Permanent issus du Tonkpi, les experts du parti et les cadres de la région en raison de 5 cadres par coordination.
Quelles seront les articulations de ces réflexions?
L’ouverture se fera en présence des premiers responsables de notre parti que sont la deuxième vice-présidente, Mme Simone Ehivet Gbagbo, le Président du Comité de Contrôle, le Professeur Hubert Oulaï et le Secrétaire Général du parti, le Docteur AssoaAdou.
Après quoi, le président du comité électoral du parti, le vice-président Tapé Kipré fera un discours d’orientation à l’endroit des participants.
Ce discours sera suivi des travaux en commissions. Celles-ci se poursuivront pendant la moitié de la deuxième journée. La deuxième moitié du dimanche 5 sera consacrée aux plénières suivies de la cérémonie de clôture aux environs de 18 h.
Où en sommes-nous avec les préparatifs?
Les préparatifs vont bon train. Débutés le 23 mai 2020, ils se sont poursuivis par les assises au niveau des fédérations jusqu’au vendredi 5 juin. Les 6 et 7 juin, nous avions écouté pour la première fois les commissions techniques. Elles sont au nombre de quatre. Celles-ci se sont données le temps d’intégrer les différentes observations avant d’être réécoutées le samedi 20 juin 2020.
Le 27 juin, nous allons écouter le comité scientifique qui exposera sur un projet de rapport qui constituera le document de base des travaux au séminaire.
J’espère qu’après cette date nous serons fin prêts pour le séminaire prévu pour les 4 et 5 juillet 2020 à l’Hôtel Belle Côte sis à la riviera palmeraie.
Pour finir M. le Ministre, une question indiscrète. Les rumeurs font état de ce que vous travaillez pour la première dame qui aurait des ambitions présidentielles au détriment de son époux. Qu’en dites-vous ?
Cher frère, je vais faire court. Le président Laurent Gbagbo et son épouse Simone me connaissent tous deux bien. Ils savent que je ne peux travailler pour l’un contre l’autre. Mieux, je ne me soustrairai jamais de la volonté divine pour servir l’intérêt d’un Homme quel qu’il soit.
Je travaille exclusivement selon une orientation divine clairement définie depuis le 15 avril 2011. Une vision que j’ai abondamment partagée avec les ivoiriens à plusieurs occasions : le retour au Pouvoir du président Laurent Gbagbo après cette rude épreuve qu’il subit.
Nous sommes dans une épreuve divine au terme de laquelle Laurent et Simone Gbagbo humiliés aux yeux du monde entier seront restaurés.
Cette restauration ne sera pas pour l’un tandis que l’autre continuera à ployer sous le poids de l’humiliation. Le couple sera réinstallé dans le palais présidentiel qu’il n’a d’ailleurs jamais quitté au plan divin.
Pour se faire, quand je parle avec les Gbagbo, c’est avec tout le respect qu’on leur devait avant le 11 avril 2011 car ils demeurent le couple présidentiel ivoirien.
C’est donc un très grand honneur pour moi quand quelques rares fois la première dame demande mon avis sur certains sujets. Quand elle me sollicite, c’est avec une immense joie que je réponds à son appel.
Je suis d’autant plus à l’aise avec elle qu’elle travaille, elle aussi, dans la même vision que moi : batailler pour que son époux, le président Gbagbo Laurent reprenne son Pouvoir.
De toutes les façons, il n’y a aucune alternative à cette réalité divine.
Pour terminer, je prierai que chacun se concentre sur lui-même et son appel dans le processus de notre délivrance qui court vers son terme. De sorte à bien faire ce qu’il a à faire.