En accédant à la magistrature suprême en avril 2011, Alassane Ouattara s’était donné pour objectif de conduire la Côte d’Ivoire à l’émergence à l’horizon 2020. À cette échéance, l’on constate cependant que le pays est sous les eaux du fait d’importantes inondations qui ont détruit plusieurs ouvrages construits par l’État.
Six mois après 2020, quel bilan de l’émergence promise par Ouattara ?
« J’ai l’ambition de faire de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 un pays émergent, une nation réconciliée avec elle-même et avec les autres nations », avait lancé Alassane Ouattara du haut de la tribune des Nations unies, en septembre 2011. Aussi, le président ivoirien avait mis un point d’honneur à mettre en oeuvre la réalisation de grands travaux.
À travers le Programme présidentiel d’urgence (PPU), des ponts, routes et autres infrastructures économiques sont sortis de terre. Les universités ivoiriennes ont été réhabilitées dès les premières années du pouvoir Ouattara. Le pic de ces travaux a été, à n’en point douter, le 3e Pont, baptisé Pont Henri Konan Bédié, dont l’échangeur surplombe fièrement le Boulevard Valéry Giscard d’Estaing, sur la route de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. En un mot, le pays était bel et bien en chantier.
Sur le plan économique, la Côte d’Ivoire a également fait un bond spectaculaire à travers son taux de croissance qui avoisinait les deux chiffres depuis les sept dernières années. N’eût été la pandémie du coronavirus, l’économie ivoirienne allait encore afficher de belles performances en cette année 2020. La chute du prix du cacao et la vague de mutineries de 2017 n’ayant pas réussi à faire plier l’économie ivoirienne.
Il a suffi d’une pluie abondante pour réaliser que cette émergence annoncée par le régime d’Abidjan, soit recouverte par les eaux. Des canalisations débordées par les eaux de ruissellement, des routes dégradées avec du bitume arraché par endroit, alors qu’il y a à peine trois mois que l’ouvrage est livré.
Côté cour comme côté jardin, le tableau est quasiment le même. La commune d’Anyama avait en effet donné le ton avec un éboulement meurtrier qui a causé 17 morts, le 18 juin dernier.
Et pourtant, le journal gouvernemental, Fraternité Matin titrait, le 15 juin dernier : « Le Gouvernement gagne la bataille des grandes zones d’inondation. » Pour constater trois jours après les premiers dégâts dans la banlieue abidjanaise et la montée des eaux dans le grand-Abidjan.
Que devraient donc retenir les Ivoiriens de l’émergence 2020, alors que le pays est en pleine immersion seulement au premier semestre de cette année ?