Le Front populaire ivoirien (FPI), parti fondé par Laurent Gbagbo, est en crise. Une crise interne qui dure depuis 6 ans et qui peine à trouver solution malgré l’approche du scrutin présidentiel d’octobre.
Hubert Oulaye (FPI): « Il revenait à Affi N’Guessan de saisir le Président Gbagbo »
Le FPI est en proie à une crise interne qui dure depuis 2014. Deux tendances dont l’une se réclamant de Laurent Gbagbo et l’autre, reconnue légalement, dirigée par Pascal Affi N’guessan, se disputent le parti. A la faveur d’une rencontre entre Affi N’guessan et Laurent Gbagbo en janvier 2020 à Bruxelles (Belgique), les deux tendances ont décidé de se rapprocher. Mais les discussions engagées depuis février ont pris du plomb dans l’aile. Le 8 juin dernier, alors que l’on s’y attendait le moins, Affi a décidé de suspendre sa participation aux négociations.
Raison invoquée: la signature d’un accord de collaboration entre la tendance Gbagbo ou rien du FPI et le PDCI. Ce que dément Hubert Oulaye, membre du groupe de contact mis en place pour conduire les discussions.
«Affi dit qu’il n’aurait été ni informé ni associé à la signature de l’Accord avec le PDCI. Faux ! Lorsqu’il a appris la signature de l’accord le 30 avril 2020, il s’en est ouvert au Président Gbagbo qui l’a rassuré et orienté vers Assoa Adou avec lequel il s’est entretenu sur ce sujet », a retorqué le ministre Hubert Oulaye dans une interview accordée ce lundi à La Voie Originale.
« Nous avons demandé à Affi N’Guessan ce qu’il reprochait fondamentalement à l’accord. Nous n’avons eu aucune réponse, hormis ses complaintes quant à sa non-information et implication à la signature de l’accord et à la préférence que nous aurions donnée, selon lui, audit accord par rapport à l’unification du parti », a confié l’ex-ministre de la Fonction publique.
En vérité, fait savoir le président du Comité de contrôle du FPI Pro Gbagbo, la motivation d’Affi est ailleurs et l’Accord invoqué ne semble être que le prétexte recherché par lui pour sortir des discussions.
«Nous n’avions donc aucune raison légitime de suivre Affi. Nous le lui avons dit très clairement. Par ailleurs, cet accord voulu par les deux Présidents, Bédié et Gbagbo, et qui porte leur volonté de réconcilier les Ivoiriens, avait été endossé par leurs deux partis politiques. Notre Comité de discussions internes, n’avait pas pouvoir de le suspendre; un tel pouvoir relevant des deux leaders », justifie l’ancien minustre.
Avant de poursuivre : « Il revenait donc à Affi N’Guessan de saisir à cette fin le Président Gbagbo. D’ailleurs, il était prévu dans le Code de conduite des discussions qu’en cas de difficultés, chacune des parties pouvait en référer au Président Gbagbo pour l’en saisir. Nous avons pensé qu’Affi emprunterait cette voie lorsque nous l’avons vu choisir celle de se répandre dans les médias », a dénoncé Hubert Oulaye.