Guillaume Soro est sorti de son silence. L’ex-chef du parlement ivoirien s’attaque cette fois à la crédibilité du listing électoral et dénonce les cas de fraude signalée çà et là depuis le démarrage de l’opération de révision le 10 juin 2020.
Présidentielle 2020: Guillaume Soro crie sa colère depuis son exil parisien
En dépit des assurances des autorités ivoiriennes, l’issue du prochain scrutin présidentiel n’en demeure pas moins l’un des sujets qui cristallisent l’actualité sociopolitique nationale. À moins de 4 mois de la présidentielle, pouvoir et opposition demeurent profondément divisés sur plusieurs sujets clés relatifs à la bonne conduite du processus électoral. Notamment la crédibilité de la Commission électorale indépendante (CEI) et de la liste électorale dont l’opération lancée depuis le 10 juin dernier, devrait prendre fin dimanche.
Candidat déclaré dont l’éligibilité demeure quasi incertaine en raison de sa condamnation à 20 ans de prison, Guillaume Soro a encore donné de la voix. Depuis son exil parisien, l’ancien chef rebelle a, dans une publication sur les réseaux sociaux, appelé à un « audit international » de la liste électorale querellée. «J’en appelle aux forces vives de la nation à réclamer un audit international de la liste électorale », a-t-il lancé.
«Personne ne devrait en avoir peur si l’on n’a rien à cacher. L’on doit exiger une élection sans exclusion si l’on est « clean »», estime le président du mouvement politique GPS. Pour l’élection présidentielle d’octobre, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé ou encore l’ex-président Laurent Gbagbo, tous condamnés par contumace à 20 ans de prison, sont normalement frappés d’inéligibilité au regard des dispositions de l’article 4 du code électoral nouveau.
Une situation qui suscite déjà la colère de l’ex-allié d’ Alassane Ouattara. « L’élection présidentielle appartient avant tout au peuple. Essayer de suborner le vote du peuple est une forfaiture », s’insurge-t-il, non sans tirer la sonnette d’alarme sur les risques que pourrait engendrer cette volonté manifeste du pouvoir d’Abidjan, d’exclure des candidats de la course à la présidentielle.
« Tenter de flouer et de limiter le vote du peuple par l’exclusion de candidats artificiellement, engendre la déchirure. Or la Côte d’Ivoire en a souffert depuis 1995. En 2000, de nombreux candidats se sont vus exclus. La suite a été tragique », prévient Guillaume Soro. Avant de s’interroger: «N’a-t-on pas tiré de leçons ? Pourquoi devrait-on reproduire les mêmes erreurs ? Pourquoi devrait-on faire souffrir le peuple ? La mémoire est-elle si courte (?) En 2020, la maturité devrait nous obliger à un scrutin paisible, seul gage d’une vraie réconciliation. Respecter la souveraineté du peuple exige une liste électorale limpide », a conclu l’ex-président de l’Assemblée nationale.