Alain Lobognon a décidé de faire une grève de la faim. Le député de Fresco, détenu à la prison d’Agboville, dans le sud de la Côte d’Ivoire, se prive volontairement de nourriture depuis le mercredi 1er juillet 2020. Exilé en France, Guillaume Soro, son mentor, a lancé un appel pressant aux députés ivoiriens.
Guillaume Soro parle aux députés du cas d’Alain Lobognon
« Le mardi 16 juin 2020, par l’intermédiaire du régisseur de la prison d’Agboville où je suis illégalement et arbitrairement détenu après des séjours dans les prisons d’Abidjan et Grand-Bassam, depuis 6 mois au mépris de mes droits politiques et constitutionnels, notamment les statuts de Député de Fresco et d’ancien ministre, j’ai adressé une correspondance à Monsieur Sansan Kambile, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, l’informant de ma décision irrévocable d’une grève de la faim à compter du 1er juillet 2020″, avait annoncé Alain Lobognon dans une note. Finalement, l’ancien ministre ivoirien s’est exécuté. Cela fait plus d’une semaine que ce proche de Guillaume Soro a entamé une grève de la faim.
Selon les informations de son épouse, Amira Lobognon, le député de Fresco se porte très mal. Sur les ondes de RFI, elle a dénoncé les conditions de détention de son époux qui souffre d’hypertension. « Il a également une pathologie cardiaque et il a subi, il y a un an, une opération chirurgicale importante d’invagination intestinale. Il devrait être suivi par son médecin suite à cette opération. J’ai informé la communauté internationale de l’état de santé et que le docteur de famille l’a vu et a fait un prélèvement sanguin qui a confirmé les infections et une anémie sévère, etc. Suite à cela, ils ont refusé catégoriquement que le médecin le revoie et cela a suivi à mon calvaire pour pouvoir le voir », a-t-elle confié.
Depuis son exil à Paris, Guillaume Soro se dit surpris de l’attitude des députés ivoiriens devant la situation que vit son fidèle compagnon. « Alain Lobognon est tout de même député de Côte d’Ivoire. J’ai du mal à reconnaitre ses collègues en Côte d’Ivoire et au-delà. Sommes-nous dans une société déshumanisée ? », a déploré l’ex-Premier ministre. Le député de Ferké s’étonne donc du silence des parlementaires ivoiriens face à la grève de la faim de l’ex-ministre. Il aurait souhaité que ceux-ci se mobilisent pour aider ce cadre de Générations et peuples solidaires (GPS).