Décédé le 08 juillet 2020 à Abidjan, Amadou Gon Coulibaly a été inhumé vendredi dans sa ville natale de Korhogo, en présence du président de la République, Alassane Ouattara. Depuis le décès inattendu du Premier ministre, la Côte d’Ivoire connait une situation exceptionnelle.
Le juriste Geoffroy Kouao explique ce qui attend le Président Ouattara avant la présidentielle
Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a informé, lundi 13 juillet, avoir signé depuis le mercredi 08 juillet, un décret mettant fin à la fonction de Daniel Kablan Duncan à la vice-présidence de la République. Ce décret faisant lui-même suite à la lettre de démission du concerné en date du 27 février 2020.
« Le Vice-Président de la République, Monsieur Daniel Kablan DUNCAN a remis au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, sa démission du poste de Vice-Président de la République, pour des raisons de convenance personnelle, par une correspondance en date du 27 février 2020 », a fait savoir Patrick Achi, Ministre Secrétaire général de la Présidence de la République.
Une démission qui, ajoutée à la mort inattendue du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, met le chef de l’Etat dans une situation embarrassante. Selon Geoffroy-Julien Kouao, politologue et auteur de « Côte d’Ivoire: Une démocratie sans démocrates? », la démission de Daniel Kablan Duncan intervient dans un double contexte électoral et politique délicat.
« Nous sommes à trois mois de la présidentielle, le départ de M. Duncan pourrait fragiliser la dynamique électorale du RHDP dans le Sud-est du pays. En sus, avec le décès du Premier ministre, l’exécutif ivoirien a désormais une seul tête. Ce monocéphalisme oblige le chef de l’Etat à une redéfinition voire à un rajustement en terme de stratégie politique », dit-il au micro d’Afrique-sur7.
Interrogé sur l’utilité pour la Côte d’Ivoire de toujours conserver le poste de vice-président de la République, le juriste répond que le tricéphalisme dans un régime présidentiel a toujours été surabondant. Toutefois, relativise-t-il, le contexte n’est pas idéal pour opérer des réformes.
« Les fonctions primo ministérielle et vice présidentielle ne sont pas électives mais nominatives. Aussi, l’urgence pour le président de la République consiste à nommer de nouvelles personnalités pour occuper ces fonctions. La tâche ne sera pas aisée », prévient l’écrivain.
A la question de savoir si cette situation ne pourrait pas entraîner la Côte d’Ivoire dans une impasse politique certaine à moins de 4 mois de l’élection présidentielle d’octobre, Geoffroy-Julien Kouao a répondu par la négative.
«Ces deux événements, c’est-à-dire le décès du Premier ministre et la démission du vice-président, n’impactent pas directement le processus électoral. M. Gon Coulibaly était certes le candidat déclaré du RHDP, mais sa candidature n’était pas confirmée par le Conseil constitutionnel. De ce qui précède, sa disparition ne peut pas occasionner le report des élections », s’est-il voulu clair.
Après l’inhumation d’Amadou Gon Coulibaly, vendredi 17 juillet, la Côte d’Ivoire attend la nomination de son tout nouveau Premier ministre. Selon nos informations, celle-ci devrait se faire dès le lundi 20 juillet.