Objet d’une vive polémique depuis sa sortie officielle, l’album « Héritage » de Yodé et Siro, a suscité la réaction du Pr Urbain Amoa, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre prochain.
Urbain Amoa félicite Yodé et Siro pour leur engagement
« Héritage« , le dernier album du mythique groupe zouglou ivoirien, Yodé et Siro, est au centre d’une vive polémique depuis sa sortie officielle, vendredi 3 juillet dernier. Les internautes s’empoignent. La classe politique l’apprécie différemment, selon que l’on soit proche du régime Ouattara ou opposant. C’est le cas de certains pontes du RHDP, qui ont demandé que l’œuvre soit censurée et que soit ouvert à l’encontre des deux artistes, un procès pour diffamation devant le tribunal d’Abidjan.
C’est cette atmosphère de tension qui a fait sortir de son silence, Urbain Amoa, éminent professeur des Universités et candidat déclaré au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020. Dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants politiques du monde entier, l’ex-Recteur de l’Université Charles Louis de Montesquieu, n’a pas hésité à fustiger cette attitude.
«(…) Chacun est libre de se servir de son art pour faire l’apologie d’un système ou pour dénoncer un système ou plus encore de faire de l’art pour l’art », fait-il savoir. Puis d’ajouter: « Bien plus encore, un même artiste, sous l’irrésistible poussée de son inspiration, c’est-à-dire une force extérieure à sa Volonté d’humain, peut tour à tour, et en fonction de la force de son inspiration créer ici ou là. La mélodie alors l’emporte et les mots et les paroles suivent. En Afrique ancienne, il est des genres, comme le Kotéba, qui suscitent des créations de cette nature pour permettre à la Cité de faire son auto-évaluation », a-t-il argumenté.
L’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, ajoute que s’il est permis de féliciter un homme dit politique pour ce qu’il fait de bien pour la Cité, pourquoi ne pas féliciter Yodé et Siro pour leur engagement?
«Mes félicitations à vous, Yodé et Siro pour cet engagement car, et il faut le comprendre ainsi, vous n’avez fait que chanter. À nous de danser la danse des humains ou la danse des singes : à nous de danser ! », a-t-il argué. Avant de fustiger l’attitude de certains dirigeants politiques, hostiles aux critiques.
« Que nos dirigeants politiques fassent autre chose que de cautionner les discours de condamnation de certains de leurs proches collaborateurs, un peu trop surexcités parfois; et cela paraît tout à fait normal dont le peuple n’attend qu’une chose : le pardon. Puissent les éventuels anti- artistes qui disent agir en votre nom, œuvrer sans cesse et en toute circonstance, à améliorer les conditions de vie des artistes, des » sans -voix » et des… « sans -voies », a-t-il appelé.