Henri Konan Bédié s’est prononcé sur un probable 3e mandat d’Alassane Ouattara. Interrogé par France 24, mercredi 29 juillet 2020, le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à la présidentielle du 31 octobre, a marqué son opposition à la candidature de l’actuel chef d’État.
Bédié dit « non » à la candidature de Ouattara
Alassane Ouattara n’a pas encore donné de réponse aux sollicitations de ses proches qui lui demandent de briguer un autre mandat présidentiel en octobre 2020. Et pourtant, le chef de l’État ivoirien avait clairement annoncé en mars qu’il ne serait pas candidat au terme de son second quinquennat. « Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat en 2020 », avait-il déclaré à Yamoussoukro devant les députés et les sénateurs.
Mais actuellement le scénario est tout autre. Amadou Gon Coulibaly, l’homme sur qui Alassane Ouattara avait porté son choix pour représenter le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à l’élection présidentielle, est décédé brutalement le mercredi 8 juillet à Abidjan. Face à ce drame, le camp présidentiel se cherche un autre candidat.
Pour les cadres du RHDP, Alassane Ouattara devrait tout simplement revenir sur sa décision et porter sa candidature à la présidentielle. Henri Konan Bédié, déjà engagé dans la course pour le fauteuil de président, estime que la Constitution ne donne pas le droit au mentor des houphouëtistes de briguer un 3è mandat. « Il faut pour cela interroger la Constitution, la loi fondamentale qui régit la Côte d’Ivoire. En son article 55, c’est la limitation des mandats. Il n’y a pas de 3è mandat en Côte d’Ivoire. Or Alassane Ouattara, depuis qu’il a accédé au pouvoir, a fait ses deux mandats. Par conséquent, il n’a pas droit à un 3è mandat », a clarifié Bédié devant les caméras de France 24.
Henri Konan Bédié a soutenu que la nouvelle Constitution ne remet nullement les « pendules à zéro ». « Tous ces experts qu’il (Alassane Ouattara, NDLR) a choisis lui-même lui ont dit que l’article 185 de cette Constitution ne prévoit pas que les compteurs soient remis à zéro par la nouvelle Constitution. Par conséquent, sa candidature serait illégale », a enfoncé l’ancien président ivoirien qui a appelé son ancien allié à respecter sa parole et surtout la Constitution ivoirienne.