Le magistrat Ange Olivier Grah a réagi à la nomination d’ Hamed Bakayoko au poste de Premier ministre de Côte d’Ivoire en remplacement de feu Amadou Gon Coulibaly, décédé en juillet dernier des suites d’un malaise cardiaque.
Un magistrat s’en prend au Président Ouattara après la nomination d’Hamed Bakayoko
Hamed Bakayoko, ministre de la Défense, a été confirmé Premier ministre de Côte d’Ivoire après avoir assuré l’intérim d’Amadou Gon Coulibaly pendant un peu plus de 3 mois. Une nomination certes saluée par l’ensemble des Ivoiriens mais dont la procédure n’a pas échappé aux critiques du magistrat Ange Olivier Grah.
« On ne nomme pas un Premier Ministre sans lui demander de proposer un Gouvernement», dénonce l’homme de droit. Selon qui, le non respect de ce principe constitue « une violation flagrante » de la constitution ivoirienne.
« Alassane Ouattara dit qu’on est à la troisième République. En réalité, nous sommes revenus à la loi de la Jungle. Une République a une Constitution qui encadre la vie politique. On ne peut que constater aujourd’hui l’Etat de non-droit, c’est-à-dire le retour à la loi du plus fort et c’est pathétique », a fustigé le magistrat en exil.
A en croire Ange Olivier Grah, Hamed Bakayoko est le seul Premier ministre de l’histoire de la Côte d’Ivoire, à qui a été dénié « le droit constitutionnel de former son Gouvernement ».
« S’il est certain qu’Hamed Bakayoko n’est pas le premier prisonnier politique en Côte d’Ivoire, il est également certain qu’il est le seul Premier Ministre de l’histoire des Institutions ivoiriennes à qui a été dénié le droit constitutionnel de former son Gouvernement », laisse entendre le magistrat.
« C’est une humiliation parce qu’il s’agit là d’une manière de marquer aux yeux de l’opinion publique, qu’il sera un Premier Ministre de seconde zone », a-t-il poursuivi.
Avant de rappeler au chef de l’Etat ivoirien que lorsqu’on décide d’élever une personne, on le fait en lui garantissant que toute la dignité rattachée à sa nouvelle position, lui soit entièrement reconnue. « On ne le fait pas en essayant, dans le même moment, de le rabaisser », a assené le magistrat Grah Olivier.