L’ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, exclu de la liste électorale pour le scrutin présidentiel d’octobre, s’est insurgé contre la candidature du président sortant, Alassane Ouattara.
Guillaume Soro bat le rappel de ses « troupes » pour dire non à un troisième mandat de Ouattara
C’est un Guillaume Soro très remonté contre la décision du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara de rempiler pour un troisième mandat présidentiel, qui s’est confié au journal français le JDD.
Dans une interview publiée le samedi 8 juillet 2020, l’ancien Premier ministre, contraint à l’exil par le régime d’Abidjan, pense que la candidature du président Ouattara, n’est rien d’autre qu’une « insulte » au peuple ivoirien qui aspire à vivre dans la paix et dans la cohésion.
“Il n’y a pas d’interprétation possible. C’est une forfaiture. Il est clairement écrit qu’on ne peut se présenter une troisième fois. D’ailleurs, il n’a cessé de répéter au cours du mois de mars dernier – propos validés par ses juristes – qu’il n’était pas autorisé à faire un troisième mandat. C’est clairement une atteinte à l’indépendance de la Côte d’Ivoire”, a réagi l’ancien chef rebelle.
Pour lui, Alassane Ouattara a franchi la ligne rouge en se décidant à fouler au pied les dispositions arrêtées par l’article 183 de la loi fondamentale ivoirienne.
“Nous allons nous réunir aujourd’hui pour annoncer que nous nous opposons sans concession au troisième mandat de Ouattara. C’est une question de survie, pour sauver la République et ses fondements, protéger notre Constitution et réaliser un idéal démocratique. Nous allons nous battre et lui demander de renoncer”, a déclaré l’ex-président du Parlement ivoirien.
Candidat déclaré au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, le député de Ferkessédougou a vu son nom rayé de la liste électorale provisoire rendue publique la semaine dernière par la Commission électorale indépendante (CEI), en raison de sa condamnation par contumace, à Abidjan, à 20 ans de prison assortie d’une privation de ses droits civiques.
Guillaume Soro ne semble toutefois pas refroidi par cette décision de justice. Sa décision de candidater à l’élection présidentielle d’octobre, il dit la maintenir car il croit fermement en ses chances.
“Je maintiens ma candidature parce que la Constitution me donne le droit de me présenter. J’ai la dictature contre moi, mais le droit avec moi. Une parodie de procès a été organisée à mon encontre afin de me rayer de la présidentielle, mais la Cour africaine des droits de l’homme a cassé la décision du tribunal d’Abidjan. Je suis convaincu d’être en bonne position pour gagner cette élection”, a déclaré l’ex allié du RHDP.