Ce ne sont pas seulement que les marcheurs de l’opposition qui ont eu des démêlés avec la police, le 21 août dernier. Le confrère Julien Adayé, correspondant de la Deutsche Welle en Côte d’Ivoire, a été pris à partie par les agents des forces de l’ordre devant la télévision nationale. Situation que dénonce son organe de presse.
Affaire Julien Adayé, la Deutsche Welle (DW) s’indigne et proteste vigoureusement
L’opposition ivoirienne et la société civile ont décidé de descendre dans la rue pour protester contre la candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2020. Mais les manifestations de rue étant interdites, les forces de l’ordre ont été massivement déployées, aussi en Abidjan qu’à l’intérieur du pays, pour contrer les marcheurs. Les échauffourées ont d’ailleurs éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, faisant des blessés, des morts et de nombreux dégâts matériels.
Julien Adayé, correspondant Côte d’Ivoire de la Deutsche Welle, parti couvrir ces évènements, a passé un sale quart d’heure, le vendredi 21 août 2020, ainsi que l’explique Vera Tellmann, Responsable de la communication à DW : « Entre 8 et 9 heures du matin, heure locale, notre collaborateur effectuait un reportage pour le programme de la DW au sujet d’une manifestation au Carrefour de la RTI. Monsieur Cissé Djiguiba, policier au commissariat du quartier abidjanais d’Abobo, l’a repoussé sans ménagement et bousculé, allant ainsi à l’encontre de toutes les précautions sanitaires requises par la pandémie actuelle de Covid-19. Les tentatives de notre collègue de régler ce différend à l’amiable et par la discussion sont restées sans effet. »
À la suite de cet incident, le journaliste voulait quitter les lieux, mais il en fut « empêché par deux voitures de police, qui lui ont barré la route et ont confisqué sa caméra ». « C’est seulement parce que le Directeur général de la police, Monsieur Kouyaté Youssouf, passait par là par hasard que la situation s’est calmée et que notre collègue a pu repartir avec son matériel vidéo », poursuit le responsable de presse.
Faisant de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes son cheval de bataille, Deutsche Welle proteste « contre cet incident » et appelle le Ministère de la Communication et des Médias, l’Union Nationale des Journalistes de Cote d’Ivoire et l’Association de la Presse étrangère en Côte d’Ivoire, destinataires de son courrier, à prendre position.