Guillaume Soro ne lâche pas l’affaire. Exilé en France, le député de Ferké veut absolument empêcher Alassane Ouattara d’être candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020. Alors qu’une rencontre décisive est prévue début septembre entre Emmanuel Macron et son homologue ivoirien, le patron des soroistes a écrit une lettre au locataire de l’Élysée.
Guillaume Soro attend la réaction de Macron sur l’affaire du 3e mandat
Une rencontre capitale est annoncée début septembre entre Emmanuel Macron et Alassane Ouattara. Les deux hommes politiques devront s’entretenir autour de la question du 3e mandat du président ivoirien. Pour rappel, le chef de l’État de Côte d’Ivoire, après avoir annoncé qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle d’octobre, a fait volteface suite à la mort de son dauphin Amadou Gon Coulibaly, le 8 juillet 2020. Et pourtant, il avait reçu les félicitations d’Emmanuel Macron.
« Je salue la décision historique du président Ouattara, homme de parole et homme d’État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple », avait écrit le président français sur Twitter. Selon une note de la présidence de la République ivoirienne, Alassane Ouattara s’est envolé pour la France le mercredi 26 août 2020.
Depuis son exil français, Guillaume Soro a décidé d’envoyer une lettre à Emmanuel Macron. Dans la note publiée sur les réseaux sociaux, le député de Ferké demande au président français de se prononcer sur l’épineux dossier de la candidature d’ Alassane Ouattara. « Monsieur le président de la République, puisque, en vous exprimant une première fois, vous êtes désormais partie prenante dans le débat politique ivoirien, votre silence face à la forfaiture qui se dessine serait incompréhensible et totalement incompris. Pire, aux yeux de beaucoup, il vaudrait complicité. Et ce n’est pas seulement la Côte d’Ivoire qui se trouverait bafouée, mais l’Afrique tout entière, celle dont la jeunesse a plus que jamais soif de démocratie et aspire à ce changement que vous avez si bien su incarner en France ! », a écrit l’ex-président de l’Assemblée nationale.
Guillaume Soro écrit que la réaction d’ Emmanuel Macron « déterminera une partie du regard que la jeune génération d’Africains portera sur la France et les valeurs dont elle se réclame ». « La patrie de Voltaire, de Hugo, de Schœlcher, de Clemenceau, de Jaurès, de Mendès-France, du général de Gaulle, et de tant d’autres, est-elle toujours du côté de la démocratie et de la liberté ? », s’interroge le patron de Générations et peuples solidaires.