L’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire a produit un communiqué à la suite des échauffourées qui ont émaillé la marche de l’opposition les semaines dernières. Dans son document, la représentation diplomatique américaine interpelle directement les forces armées quant à leur conduite à tenir face aux « manifestations pacifiques ».
L’Ambassade américaine appelle l’armée à « respecter et sauvegarder les droits » des manifestants
À l’appel des femmes et de la jeunesse de l’opposition ivoirienne, de nombreux citoyens ivoiriens sont descendus dans la rue pour protester contre la candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2020. Le gouvernement ayant interdit les manifestations de rue, c’est à juste titre que les agents des forces de l’ordre ont été déployés pour empêcher la tenue de ces manifestations. Cependant, dans la mise en oeuvre de leur mission régalienne, les forces armées ivoiriennes se seraient illustrées dans des violations des droits de l’homme.
C’est du moins ce que révèle Amnesty International dans son dernier rapport sur les marches de l’opposition. L’ONG des droits de l’homme croit en effet savoir qu’une milice d’hommes armés de machettes, de bois et autres objets contondants, en complicité avec les agents des forces de l’ordre, se sont attaqués aux marcheurs, aussi bien à Abidjan, Daoukro, Divo, qu’à Bonoua. Préoccupée par la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, l’ambassade américaine accréditée à Abidjan a produit un communiqué dans lequel elle appelle les acteurs politiques ivoiriens à oeuvrer pour des élections « libres, transparentes et inclusives ».
Outre l’interpellation au Gouvernement à « enquêter pleinement sur les morts associées aux récentes manifestations, et à rendre publics les résultats desdites enquêtes », le représentant de Donald Trump à Abidjan a décidé de s’adresser directement à l’armée ivoirienne. « Nous exhortons les forces de sécurité à respecter et sauvegarder les droits de tous les citoyens, y compris celui de participer à des manifestations pacifiques », peut-on lire dans le communiqué. Loin d’être fortuite, cette interpellation du pays de l’Oncle Sam place les autorités sécuritaires devant leurs responsabilités, d’autant plus que les États-Unis se sont spécialisés dans la prise de sanctions ciblées lors de la survenance de certaines crises à travers le monde.