Le Président Alpha Condé sera bel et bien candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020 en Guinée. Son parti, le RPG-Arc en ciel, a fait cette annonce solennelle dans un communiqué lu sur les antennes de la télévision guinéenne, lundi. Emboitant ainsi le pas à son homologue ivoirien.
Alpha Condé succombe à la tentation du 3e mandat
Alassane Ouattara (78 ans) et Alpha Condé (82 ans) font partie des chefs d’État ouest-africains qui arrivent en fin de leurs seconds mandats. En Côte d’Ivoire, le président Ouattara avait en effet décidé de se retirer au profit de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais avec le brusque décès de ce dernier, le chef de l’Exécutif ivoirien a dû reconsidérer sa position en se portant candidat au scrutin du 31 octobre prochain. L’opposition ivoirienne a cependant lancé des manifestations de rue contre ce 3e mandat jugé « anticonstitutionnel ». Mais le président ivoirien est déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique.
Dans la Guinée voisine, le Président Condé est également pris entre le marteau d’une opposition très bruyante qui lui refuse tout mandat supplémentaire à Sékhoutouréya (le palais présidentiel) et ses partisans qui ne cessaient jusque-là de le presser pour rempiler pour un autre mandat. Après des mois de suspense, ponctués par de nombreuses manifestations de l’opposition, le chef de l’État guinéen s’est finalement décidé. « Le président Alpha Condé sera bien notre candidat à l’élection présidentielle » du 18 octobre prochain, a déclaré le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG-Arc en ciel), le parti présidentiel, à la télévision nationale.
Avant d’ajouter : « Nous avons l’immense privilège et le bonheur d’informer la population guinéenne que celui-ci a accédé à notre demande », celle pendante, appelant « le chef de l’État à briguer un nouveau mandat comme l’autorise la nouvelle Constitution ». Élus tous deux en 2010 et réélus en 2015, Condé et Ouattara sont lancés pour un 3e mandat. Mais cette nouvelle trajectoire des deux dirigeants africains suscite de nouvelles tensions aussi bien à Conakry qu’à Abidjan.