Henri Konan Bédié est le candidat officiel du PDCI pour la présidentielle de 2020. Mais il s’en est fallu de peu pour que ce soit Jean-Louis Billon qui porte les couleurs du vieux parti à ce scrutin. Dans une interview accordée à RT France, l’ancien ministre du Commerce revient sur les tractations qui ont eu lieu au sein de son parti.
Les dessous du retrait de Jean-Louis Billon de la candidature du PDCI
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) aura bel et bien son candidat au scrutin présidentiel du 31 octobre prochain. Sauf décision contraire du Conseil constitutionnel, ce dernier sera Henri Konan Bédié, président du Parti. Mais avant d’en arriver, de nombreuses velléités de candidatures s’étaient pourtant élevées au sein du parti septuagénaire. Mais si Kouadio Konan Bertin dit KKB est allé jusqu’au bout de ses ambitions pour déposer son dossier de candidature auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), ce ne fut pas le cas de Jean-Louis Billon qui s’est plutôt retiré au profit de l’ancien président ivoirien.
Invité à la « Grande Interview » de RT France, l’ancien ministre du Commerce est revenu sur sa décision de retrait des candidats à la candidature du PDCI. « C’est un choix de consensus que nous avons fait au niveau du parti. J’ai décidé de retirer ma candidature au profit de celle d’Henri Konan Bédié à partir du moment où il avait décidé d’être candidat. » Poursuivant, le Secrétaire exécutif chargé de la Communication et de la propagande du PDCI a révélé : « Nous avons connu des troubles importants dans notre parti, dûs à la volonté de fusion absorption du RHDP qui voulait faire disparaître le PDCI à ce moment-là. »
Aussi, explique-t-il, face au danger de disparition que courait le PDCI, « il était important à ce moment-là que nous fassions une union sacrée autour du Président Henri Konan Bédié pour préserver les intérêts du parti et sauvegarder notre parti ». Mais l’ancien Président du Conseil régional du Hambol ne renonce pour autant pas à ses ambitions au sein du PDCI. Désigné comme colistier du Président Bédié, il a reçu la promesse que Bédié passera la main à une nouvelle génération.
Les récentes manifestations de l’opposition contre la candidature d’Alassane Ouattara ont entrainé des violences politiques ayant causé morts, blessés et de nombreux dégâts matériels. « Cela n’augure rien de bon », reconnaît Jean-Louis Billon, avant d’ajouter : « Chaque fois qu’il y a question d’un 3e mandat dans un pays africain, il y a des violences… Nous sommes aujourd’hui en crise préélectorale, nous allons sûrement vers une crise électorale suivie d’une crise postélectorale si les choses devaient rester en l’état. »