Henri Konan Bédié, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à la présidentielle du 31 octobre 2020, sera investi le samedi 12 septembre 2020 à Yamoussoukro. Deux jours avant cet évènement, Maurice Kakou Guikahué, le secrétaire exécutif en chef du plus vieux parti politique ivoirien, brise le silence.
Pourquoi le candidat Bédié sera investi à Yamoussoukro
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire entend prendre sa revanche sur l’histoire. Le PDCI, formation politique fondée par feu Félix Houphouët-Boigny en 1946, a perdu le pouvoir d’État le 24 décembre 1999. Henri Konan Bédié a été chassé du Palais présidentiel par une junte militaire sous le contrôle du défunt général Robert Guei. Depuis, ce parti a tenté sans succès de revenir aux affaires. En 2010, son chef était en lice pour la présidentielle, mais il s’est classé à la 3e place derrière Laurent Gbagbo du Front populaire ivoirien (FPI) et Alassane Ouattara, le candidat du RDR (Rassemblement des républicains). Cinq ans plus tard, le « sphinx » de Daoukro, contre toute attente et malgré la vive protestation de certains cadres de son parti, décide de taire ses ambitions politiques afin de soutenir la candidature unique d’Alassane Ouattara.
Henri Konan Bédié soutenait que son « frère cadet » lui a promis une alternance politique lors de la présidentielle de 2020. « Faux », rétorquent Alassane Ouattara et le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). À partir de ce moment, les relations entre les deux hommes politiques s’enveniment. Le PDCI lâche la main du parti au pouvoir et se prépare à conquérir le fauteuil présidentiel. Le divorce est consommé entre Ouattara et Bédié depuis belle lurette. Le natif de Daoukro a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre.
Jeudi 27 août 2020, le président Bédié a déposé son dossier de candidature auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser l’élection. « Cette candidature, je la confie au peuple ivoirien. Elle nous permettra de reconstruire une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même, une Côte d’Ivoire de la paix, de la tolérance du dialogue et du développement », a laissé entendre le candidat du PDCI. Ce cap franchi, l’ex-président ivoirien se prépare à être investi par ses partisans.
C’est la place Jean Paul II de Yamoussoukro qui a été choisie pour la cérémonie d’investiture d’Henri Konan Bédié. Lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 9 septembre 2020, Maurice Kakou Guikahué a donné les raisons qui ont poussé le PDCI à choisir la ville natale du premier président ivoirien pour accueillir l’évènement. « Le stade Houphouët-Boigny est trop petit. Moi, je suis organisateur. Quand on était au lycée, quand on dit qu’il y a un match Asec-Africa, c’est 45 000 places. Vous vous souvenez qu’une fois, il y avait eu un match et la FIF avait vendu plus de tickets qu’il ne fallait et il y avait eu des morts. Elle avait vendu plus de 45 000 tickets. Moi, je suis organisateur, je maitrise. Quand vous mettez des chaises sur la pelouse, ça fait 35 000 places assises. Donc, si vous remplissez tout le stade et qu’on ne voit aucune herbe de la pelouse, vous êtes au maximum à 80 000 personnes. Or la Place Jean Paul II fait au moins cinq (5) fois le stade Houphouët-Boigny », a déclaré le secrétaire exécutif en chef du PDCI, dont les propos sont repris par africanewsquick.net.
Maurice Kakou Guikahué a expliqué que la place Jean Paul II est « place historique et c’est un symbole ». « C’est-à-dire que nous allons prendre l’onction d’Houphouët-Boigny pour accéder au pouvoir et réconcilier les Ivoiriens. Donc, le stade Houphouët-Boigny est trop petit. Puisqu’on y fera notre meeting de clôture, vous verrez que le Plateau sera inondé », s’est-il exprimé.