Guillaume Soro est-il en train de gagner la bataille diplomatique contre son ancien mentor, Alassane Ouattara ? En exil en France depuis le 23 décembre 2019, le patron de Générations et peuples solidaires (GPS) a été écarté de la course présidentielle d’octobre prochain par le Conseil constitutionnel. Mais la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) vient de le remettre en selle à travers une décision de justice. Le pouvoir d’Alassane Ouattara n’a pas encore fini d’accuser le coup, que l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) tape du poing sur la table.
L’APF s’inquiète de la situation des députés proches de Soro en prison
Dans un communiqué publié le mercredi 16 septembre 2020, l’Assemblée parlementaire de la francophonie a exprimé son inquiétude sur la situation des députés proches de Guillaume Soro incarcérés depuis le 23 décembre 2019. » Le Secrétaire général parlementaire ainsi que le président et les membres de la Commission politique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie expriment leur vive préoccupation face au sort des parlementaires de l’opposition incarcérés en Côte d’Ivoire », indique la note. En effet, cela fait des mois que des parlementaires ivoiriens issus de Générations et peuples solidaires (GPS), le mouvement politique fondé par le député de Ferké, sont détenus derrière les barreaux. Il s’agit d’Alain Lobognon, Kanigui Soro, Soumaila Yao, Loukimane Camara et Kando Soumahoro.
L’APF fait remarquer que « plus récemment, le Comité des droits de l’Homme de l’Union interparlementaire, lors de sa réunion du 29 mai dernier, s’est vivement inquiété de la situation de ces cinq députés qui sont toujours incarcérés sans jugement ». L’organisation dirigée par Amadou Soumahoro, proche d’Alassane Ouattara et chef de l’hémicycle ivoirien, note qu’ « aujourd’hui, la situation de ces parlementaires reste inchangée ». Fidèle aux valeurs de la démocratie et soucieuse du respect de la liberté d’opinion et d’expression, l’Assemblée parlementaire de la francophonie déplore la situation que vivent ces députés proches de Guillaume Soro.
Toutefois, elle précise qu’elle « continuera à suivre avec la plus grande attention la situation en Côte d’Ivoire ». Cependant, la Commission politique de l’APF estime qu’une mission devrait être dépêchée sur place en vue de constater et apprécier les faits. Le communiqué de l’APF intervient seulement le lendemain de l’injonction de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à l’Etat ivoirien de « surseoir à l’exécution de tous les actes pris à l’encontre du Requérant Guillaume Kigbafori Soro subséquemment à l’ordonnance du 22 avril 2020 jusqu’à la décision de la Cour sur le fond de la cause » et de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant au Requérant Guillaume Kigbafori Soro de jouir de ses droits d’élire et d’être élu notamment lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020 ».