Le Conseil constitutionnel fait l’objet, ces derniers jours, de tirs groupés après la proclamation de la liste des candidats à la Présidentielle 2020. Charles Blé Goudé vient, à son tour, de mettre à nu certaines incohérences au niveau de cette haute juridiction.
Blé Goudé : « La CEI et le Conseil constitutionnel ne sont pas crédibles »
Des quarante-quatre dossiers de candidature à lui transférés par la Commission électorale indépendante (CEI), le Conseil constitutionnel n’a retenu que quatre personnalités ivoiriennes, notamment Alassane Ouattara (RHDP, président sortant), Henri Konan Bédié (PDCI), Pascal Affi N’Guessan (FPI) et Kouadio Konan Bertin (Indépendant), pour l’élection présidentielle de 2020. Mais au nombre des 40 personnalités dont les dossiers ont été invalidés, certains, dont Guillaume Soro, ne cessent de remuer ciel et terre pour faire plier l’échine au Président Ouattara.
La révélation du ministre Kobénan Kouassi Adjoumani, porte-parole du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), indiquant que certains candidats ont été repêchés, vient jeter du discrédit sur cette haute institution judiciaire, du reste, juge de l’élection présidentielle de 2020.
Dans un message Facebook direct, publié samedi 19 septembre 2020, Charles Blé Goudé est revenu sur la décision du Conseil constitutionnel invalidant la candidature de son mentor Laurent Gbagbo.
« À partir des nombreuses raisons évoquées par le Président du Conseil constitutionnel pour rejeter la candidature du Président Laurent Gbagbo, je vais retenir une seule qui m’a choqué. Le Conseil constitutionnel dit « le Président Laurent Gbagbo, en tant qu’ancien chef d’État, est de fait membre du Conseil constitutionnel. Et n’ayant pas renoncé à ses fonctions, il ne peut être candidat ». C’est donc le 14 septembre que le Conseil constitutionnel se rend compte que le Président Laurent Gbagbo est membre du Conseil constitutionnel ? »
Expliquant les motivations de son analyse, le Président du Cojep ajoute : « Je le dis parce que les mêmes règlements du Conseil constitutionnel stipulent en son article 132 « qu’aucun membre du Conseil constitutionnel ne peut faire l’objet de poursuites, ne peut être arrêté, ne peut être détenu ». Et pourtant, Laurent Gbagbo, le membre du Conseil constitutionnel, a été jugé, condamné à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire, dit-on pour braquage. »
Poursuivant, l’ancien leader de la galaxie patriotique dénonce : « Voici une institution qui applique sa règle à géométrie variable. » Avant d’arriver à la conclusion que « cette institution s’est discréditée. Le Conseil constitutionnel ne peut pas être le juge des élections en Côte d’Ivoire. En tout cas pas celle du 31 octobre 2020 ».
CBG a par ailleurs évoqué le cas de la Commission électorale indépendante (CEI) qui est inféodée par les partis politiques, là où il s’attend à un instrument libre qui peut offrir aux Ivoiriens une compétition libre. « La CEI n’est pas libre, le Conseil constitutionnel s’est discrédité », a-t-il déclaré.